Les imams nés en Europe ne constituent aucune garantie contre la montée du radicalisme dans l’islam en Europe, estime le ministre das Habous et des affaires islamiques.
Dans un entretien accordé mercredi à l’agence espagnole EFE, Ahmed Taoufiq souligne que des imams originaires de pays musulmans arrivent en Europe avec une faible maîtrise de la langue du pays, précisant que « le problème ne réside pas uniquement dans la connaissance d’une réalité, mais dans l’interprétation des principes ».
Ahmed Taoufiq déplore une certaine obsession « chez certaines mentalités des pays européens » qui veulent que les imams en charge des mosquées soient nés ou formés en Europe, ce qui « est loin de garantir ou de changer quoi que ce soit ».
Et le ministre d’affirmer que l’ islam de France ou l’islam d’Espagne n’existent pas. « L’imam se doit de respecter les lois et les institutions des pays que ce soit en Espagne, en France ou au Maroc, y compris les règles du jeu politique (…). sa mission consiste à défendre les principes fondamentaux qui définissent l’islam », a-t-il expliqué.
Interrogé sur la polémique autour des du burkini et du hijab, le ministre qui parle d' »accessoires », estime qu’il s’agit là plutôt d’un débat « social et identitaire » qui au fond, porte préjudice à la religion et qui détourne l’attention de ce qui est à son avis fondamental.
Selon lui, l’islam est souvent sur la défensive « à cause du retard économique et scientifique des musulmans ». cependant, a-t-il précisé, ceci ne devrait pas constituer une raison pour adopter un discours offensif, mais plutôt inciter à présenter l’islam comme « une option » et comme étant « attrayant », chose qui, selon lui, ne se réalise pas faute d' »une illustration, un modèle attractif et convaincant ». C’est ce modèle que beaucoup de jeunes musulmans, particulièrement d’Europe, sont allés chercher auprès du pseudo Etat Islamique (EI) qui met en avant son « califat » en tant qu’alternative pour réaliser les aspirations des musulman, a-t-il poursuivi.
Ahmed Taoufiq a par ailleurs rappelé que l’islam met en garde contre trois dangers: « l’ignorance, l’imposture et l’extrémisme », trois défauts qu’on trouve chez ceux qui aujourd’hui parlent au nom d’un islam plus radical.
Concernant la montée de l’islamophobie en Europe et en Amérique du nord, Ahmed Taoufiq a rappelé qu’il y a des connaisseurs de l’ancien islam et de l’actuel dans le monde académique occidental mais qui, malheureusement, manquent de prédication et d’influence publique.