La police a mis en place des dispositifs de sécurité en prévision, samedi 29 août, des fêtes de l’Achoura. Ces célébrations religieuses ont été marquées par des attaques documentées contre les forces de l’ordre. Le PJD s’indigne.
Les célébrations relatives aux fêtes de l’Achoura ont été émaillées d’incidents dans la nuit de samedi à dimanche dans plusieurs villes marocaines, avec une trentaine de blessés dans les rangs des forces de l’ordre et 157 interpellations, a indiqué la police. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des individus brûlant des pneus dans plusieurs quartiers de la métropole économique Casablanca et de la capitale Rabat ainsi que des rixes avec la police.
Lundi, le Parti de la justice et du développement (PJD, majorité) a condamné, dans un communiqué, les attaques contre la police, précisant que «qu’il faut préserver la sécurité publique et appliquer la loi, les principes des droits de l’homme et assurer l’exercice des libertés.» La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a fait état dimanche dans un communiqué de 157 interpellations, dont des mineurs, pour «leur implication présumée dans des actes de vandalisme, de jets de pierres, de résistance aux éléments des forces publiques et d’incendie de pneus sur la voie publique.»
Le PJD alerte sur le fait que l’abus de certains droits «se transforme en actes de vandalisme ou en attaques contre des biens publics». Le parti ajoute : «Il est devenu facile de critiquer rapidement l’État et ses institutions et de les accuser de violer les principes des droits de l’homme.» Les autorités marocaines avaient interdit les festivités associées à Achoura dans certaines régions, notamment les «rassemblements et chants folkloriques dans les quartiers, attroupements en tout genre et utilisation de pétards».
L’objectif est de faire respecter les «mesures de prévention sanitaire visant à endiguer la propagation du nouveau coronavirus», qui a fait officiellement plus de 1 100 morts et 61 500 cas de contamination au Maroc depuis mars. Les incidents d’Achoura ont agrégé des faits de gravité diverses (comme les insultes, l’allumage de fumigènes, les jets de projectiles, les outrages aux forces de l’ordre ou les violences physiques de toutes sortes).
Le PJD, tout en rappelant le rôle institutionnel des forces de l’ordre, que le modèle de lutte contre l’insécurité se caractérise par une politique de gestion des risques axée sur la répression des comportements déviants et sur la prévention, conclut : «la police assure la sécurité de tous les citoyens, y compris ceux qui la violent.»