A la place d’une assurance chômage, le Maroc dispose d’une indemnité pour perte d’emploi (IPE), entrée en vigueur depuis le 11 décembre 2014. Il s’agit d’un système de protection minimale contre une perte d’emploi indépendante de la volonté du salarié. 4 ans après sa mise en place, une réflexion a été engagée en vue de réformer le mécanisme. Le gouvernement s’est donc engagé à faciliter l’accès à l’indemnité pour perte d’emploi.
La CGEM et les syndicats exigent que l’exécutif participe au financement du coût supplémentaire qui serait induit par la réforme. Le système actuel est trop contraignant en matière de durée de déclaration des salariés. Plus de la moitié des demandes d’indemnités déposées en 2017 ont été rejetées. Toutefois, la mise en place de cette réforme tarde et ce, même si les scénarios de réforme de cette prestation ont été validés par le conseil d’administration de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) en septembre 2018. Selon le ministère du Travail, les chefs d’entreprises autant que les syndicats, au nom des salariés, refusent de prendre en charge les coûts supplémentaires liés à la réforme.
Par ailleurs, les administrateurs de la CNSS ont proposé à l’Etat deux principales options : une participation permanente dans le financement de la prestation ou encore le recouvrement de la contribution promise au moment de son lancement en 2014. Car, jusqu’à présent, un montant de 250 millions de dirhams sur les 500 millions promis n’a pas encore été versé. Soulignons que l’indemnité s’adresse au salarié qui perd de manière involontaire son emploi et qui est à la recherche d’un nouveau travail. Ce minimum de revenu est accordé pendant 6 mois maximum et ne dépasse pas un montant mensuel égal à 70% du salaire de référence, soit le salaire moyen déclaré pendant les 36 derniers mois avant l’arrêt du travail.
S’agissant des conditions d’accès à cette prestation, elles sont jugées contraignantes puisqu’une partie importante des salariés qui cessent toute activité ne peut en bénéficier, note l’Économiste. D’ailleurs, une grande partie des demandes a été rejetée. Cela est dû à la non-vérification de la condition du nombre de jours nécessaires et aussi à la lourdeur au niveau de la procédure puisqu’il faut justifier l’aspect involontaire de la perte d’emploi. En 2018, 52% des demandes IPE ont été rejetées. L’insuffisance du nombre de jours reste le motif principal étant donné qu’il faut avoir un cumul de 780 jours de déclarations de salaires pendant les 36 derniers mois précédant la date de perte d’emploi, dont 260 jours durant les 12 derniers mois précédant cette date.






