Carles Puigdemont avait jusqu’à 10 heures pour affirmer clairement qu’il renonçait ou non à déclarer l’indépendance de la région de 7,5 millions d’habitants.
A la fin de l’ultimatum, le président séparatiste catalan a informé ce jeudi le gouvernement espagnol que la Catalogne n’avait pas déclaré l’indépendance mais pourrait le faire si Madrid poursuivait la « répression», notamment en suspendant l’autonomie.
« Si le gouvernement de l’Etat persiste à empêcher le dialogue et poursuivre la répression, le Parlement de Catalogne pourra procéder, s’il l’estime opportun, au vote d’une déclaration formelle d’indépendance qu’il n’a pas votée le 10 octobre », a écrit Puigdemont dans une lettre adressée au chef du gouvernement Mariano Rajoy.
En réponse à cette déclaration, le gouvernement espagnol a annoncé qu’il allait de l’avant pour suspendre l’autonomie de la Catalogne. « Le gouvernement continuera les démarches prévues par l’article 155 de la Constitution pour restaurer la légalité » en Catalogne, constatant le « refus » de Carles Puigdemont de répondre à ces demandes. Le chef du gouvernement espagnol a annoncé par ailleurs la tenue d’un conseil des ministres extraordinaire samedi.
À noter que, les dirigeants catalans avait estimé que le référendum d’autodétermination qu’ils ont organisé le 1er octobre malgré l’interdiction de la justice leur donne un « mandat populaire » pour déclarer l’indépendance. Selon leurs chiffres, invérifiables, le « oui » l’a emporté à 90 % avec 43 % de participation. Mais la société catalane est profondément divisée, presque à parts égales, sur la question.
Une solution pour sortir par le haut de ce blocage pourrait être la convocation d’élections régionales anticipées. « S’il (Carles Puigdemont) convoque des élections, et selon les modalités envisagées, cela pourrait être considéré comme un retour à la légalité », a déclaré une source gouvernementale à l’AFP.