Les relations entre l’Algérie et la France sont au point mort depuis que Paris a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara et soutenu le plan d’autonomie de Rabat pour le territoire.
Lors d’un entretien avec la télévision algérienne, Abdelmadjid Tebboune a évoqué la colonisation française (de 1830 à 1962) et la question mémorielle, estimant que «l’Algérie a(vait) été choisie pour le grand remplacement, le vrai grand remplacement», qui consiste à «chasser la population locale pour ramener une population européenne avec des massacres, avec une armée génocidaire.»
Le grand remplacement est une théorie défendue par l’écrivain Renaud Camus, le polémiste d’extrême droite, qui défend une vision de la nation authentique dépouillée des courants migratoires.
«Nous étions une population d’environ quatre millions, et 132 ans plus tard nous étions à peine neuf millions. Il y a eu un génocide», a tonné Abdelmadjid Tebboune. «On demande la vérité historique», a exigé le président algérien, accusant, sans la nommer, une «minorité haineuse» en France d’entraver tout progrès lié au dossier mémoriel.
Abordant la question des essais nucléaires français en Algérie, M. Tebboune a lancé à la France : «Vous voulez qu’on soit amis, venez nettoyer les sites des essais nucléaires.»
Abdelmadjid Tebboune a aussi évoqué l’accord franco-algérien de 1968 qui octroie un statut particulier aux Algériens en matière de droits de circulation, séjour et emploi en France et que plusieurs tendances politiques en France veulent s’en débarrasser. C’est devenu un «étendard derrière lequel marche l’armée des extrémistes» de droite en France, qui cherche à l’abroger, a-t-il regretté.