Le président irakien Barham Saleh a appelé lundi à « cesser l’escalade » après six jours de manifestations et de violences ayant fait une centaine de morts, après que l’armée a admis un « usage excessif » de la force dans un quartier de Bagdad.
Depuis le début le 1er octobre du mouvement de contestation à Bagdad et dans des villes du Sud pour réclamer emplois, services publics et dénoncer la corruption, plus de 100 personnes ont été tuées, en grande majorité des manifestants, et plus de 6.000 blessées, selon un dernier bilan officiel.
Accusant des « ennemis du peuple » d’être derrière ces pertes humaines, M. Saleh a appelé l’ensemble des forces politiques irakiennes à un « dialogue politique franc et total » sans « ingérence de l’étranger » pour satisfaire les demandes des manifestants qui, a-t-il dit, ne sont « pas impossibles » à réaliser.
Après le chaos dans la nuit de dimanche à lundi à Sadr City, dans l’est de Bagdad, où 13 personnes ont péri dans les heurts entre manifestants et forces de l’ordre selon des sources médicales et policières, le commandement militaire a reconnu « un usage excessif de la force » et annoncé avoir « commencé à demander des comptes aux officiers qui ont commis ces erreurs ».
Des vidéos ont montré des manifestants se mettre à couvert sous des rafales ininterrompues de tirs, parfois à l’arme lourde. Forces de l’ordre et médias ont difficilement accès à ce bastion du leader chiite Moqtada Sadr qui avait appelé vendredi à la démission du gouvernement d’Adel Abdel Mahdi.
Il faudra, a prévenu le président Saleh, mettre en place des mesures pour éviter « le recours à la force excessive », rappelant que les manifestations pacifiques étaient un « droit constitutionnel » et dénonçant les récentes attaques contre plusieurs médias à Bagdad.