Plusieurs Iraniens ont décidé de s’abstenir aux législatives de vendredi. Une manière d’exprimer leur manque de confiance envers les autorités et leur lassitude face à des difficultés économiques aggravées par les sanctions américaines.
Près de deux ans après l’annonce par Washington du rétablissement de sanctions économiques, l’espoir de bénéficier de retombées de l’accord nucléaire de 2015 négocié par l’administration du président Hassan Rohani s’est évaporé et le pays s’enfonce dans la récession. Les habitants sont esquintés par le manque de travail, le manque de perspectives d’avenir. Dans le pays, les inégalités sont criantes : d’élégantes femmes au volant de 4×4 côtoient des vendeurs de rue couverts de crasse, leurs marchandises à même le sol.
Autant que leur incapacité à relancer l’économie du pays et à « tenir leurs promesses », les habitants reprochent aux dirigeants leur « manque d’honnêteté », rappelant notamment que les autorités ont mis trois jours à reconnaître que c’est un tir iranien qui a abattu, « par erreur », un avion de ligne ukrainien début janvier.
Réélu en 2017, le président Hassan Rohani, un conservateur modéré, avait promis plus de libertés sociales et individuelles et assuré que les Iraniens bénéficieraient de sa politique de rapprochement avec l’Occident. Mais les Téhéranais confient leur sentiment d’une vie rétrécie par l’inflation et la violente récession économique qui a suivi le rétablissement des sanctions américaines en 2018. Le « gouvernement aurait dû mieux gérer l’impact (de ces) sanctions ».