Islam Maytat voulait devenir styliste à Londres. Elle s’est mariée avec un Britannique d’origine afghane qu’elle a rencontré sur Internet deux mois plus tôt, et qui l’a emmenée en Syrie où elle a appris à manier les armes avec les djihadistes.
«Je pensais qu’en épousant Khalil Ahmad, qui possédait la nationalité britannique, j’irai étudier à Londres, mais tout est allé de travers», confie la jeune femme d’origine marocaine.
Loin de la capitale britannique, elle se retrouve d’abord à Dubaï, où son mari exerce comme trader, puis en Afghanistan, pour rencontrer sa belle-famille. Ses rêves de glamour s’évanouissent, elle découvre un mari rigoriste qui lui interdit de se maquiller et de porter certains vêtements.
Il lui propose d’aller étudier à Londres, mais en prenant un billet d’avion avec une escale à Istanbul. A la sortie de l’aéroport, un homme les conduit à Gaziantep, une ville proche de la frontière syrienne, où elle se retrouve dans une maison où les femmes et les hommes étaient séparés.
En août 2014, son mari décide d’entrer en Syrie, la jeune femme jure n’avoir eu d’autre choix que de le suivre. Dans la ville de Minbej, elle se retrouve dans une « maison pour épouses de djihadistes » avec des femmes de Grande-Bretagne, du Canada, de Suède, de Finlande ou de Russie, où elles doivent s’entraîner au maniement des armes.
Alors qu’elle est enceinte de son premier enfant, Abdallah, son mari meurt au front Kobané. La jeune femme se marie avec un ami de son époux décédé, mais divorce rapidement. Elle épouse ensuite Abou Talha, un djihadiste indien avec lequel elle a une petite fille, Maria
Lorsqu’Abou Talha est tué, Islam s’enfuit avec l’épouse d’un chef, « une Yazidie », en référence à ce peuple persécuté par les djihadistes.
Désormais libre, Islam Maytat a déclaré à l’AFP vouloir revenir dans son pays, le Maroc pour retrouver sa famille et a exprimé sa crainte concernant son avenir ainsi que celui de ses enfants.