Le quotidien espagnol El Pais s’interroge sur le sort du chef du gouvernement désigné Abdelilah Benkirane, au lendemain de la décision du roi Mohammed VI de le décharger de former un gouvernement, notant au passage que le secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), qui « n’a pas sa langue dans sa poche et qui avait à maintes fois dénoncé « tahakoum » (autoritarisme) », a décidé d’interagir positivement avec la décision royale.
« Qui sera son remplaçant au sein du parti? le PJD arriverait-il à s’adapter à la perte de sa figure la plus charismatique? Restera-t-il à la tête du parti même s’il n’est plus président de l’exécutif?Comment fera son remplaçant pour former une coalition du gouvernement, chose que Benkirane n’a pu réaliser en cinq mois? Ce nouveau dirigeant acceptera-t-il les conditions que Benkirane avait déjà rejeté ( l’inclusion de l’USFP dans le gouvernement par exemple)? Le cas échéant, les partis proches du Palais seront-ils plus consentants avec le successeur de Benkirane? ». Autant de questions que se pose ce quotidien espagnol selon lequel, Benkirane était le seul politicien à jouir d’une aussi grande popularité. Du moins, il était le seul à pouvoir mobiliser lors de ses meetings plus de 20.000 personnes.
Le journal constate que tout le monde convient que la décision du roi a été prise conformément à la Constitution. Il rappelle par ailleurs l’hommage rendu par le souverain à Benkirane en saluant son « efficacité, sa compétence et son abnégation ».