Alors que Alger a vivement dénoncé la décision de l’Union africaine d’accueillir Israël comme observateur, James Inhofe, ancien président du Comité des forces armées du Sénat des États-Unis et sénateur de l’Oklahoma au Congrès des États-Unis et surtout lobbyiste pro-algérien, a exprimé sur son compte Twitter une opinion à l’antipode de celle des autorités algériennes.
Les temps sont durs pour les réseaux d’Alger dans la capitale américaine. Après avoir échoué à faire renverser la reconnaissance, par Washington, de la souveraineté marocaine sur le Sahara, le pouvoir algérien voit un de ses lobbyistes attirés applaudir la décision de l’Union africaine (UA) d’accorder à Israël le statut d’observateur à l’organisation panafricaine. Un nouvel échec pour le chef de la diplomatie algérienne Ramtane Lamamra et une preuve manifeste que la stratégie de containment du Maroc est peu concluante. Autant de peine et d’argent perdus.
«Aujourd’hui,@SenatorRounds et moi avons présenté une résolution exprimant notre soutien à l’adhésion de l’État d’Israël à l’Union africaine sous statut d’observateur. Israël est depuis longtemps un partenaire précieux et de soutien pour une grande partie de l’Afrique, et je suis impatient de voir leurs relations continuer à prospérer» a tweeté M. Inhofe.
Israël entretient des relations avec 46 pays africains «et a des partenariats de grande ampleur et des coopérations dans de nombreux domaines, y compris le commerce et l’aide», selon le texte publié en marge de son adhésion. Israël avait ce statut d’observateur au sein de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) jusqu’à sa transformation en Union africaine en 2002. Plusieurs membres de l’organisation, dont l’Algérie et l’Afrique du Sud, ont dénoncé une décision «unilatérale», «injuste et injustifiée» de la commission.
L’ambassadeur israélien Aleli Admasu a présenté ses lettres de créances au président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, selon des communiqués de l’organisation panafricaine et de la diplomatie israélienne. «Cela corrige une anomalie qui a perduré pendant près de deux décennies et représente une partie importante du renforcement des relations extérieures d’Israël», s’est réjoui dans un communiqué le ministre israélien des Affaires étrangères Yaïr Lapid.
En février 2019, James Inhofe s’était rendu en Algérie, où il avait visiter les camps de Tindouf. Surtout, Jim Inhofe n’est plus le président du Comité des forces armées du Sénat américain, chose qui ne lui permet plus d’agir en faveur de la coopération américano-algérienne en matière de défense. Selon nos informations, le régime algérien a consacré trois millions de dollars entre 2014 et mars 2020 pour s’offrir les services de cabinets de lobbying américains.
Le Maroc s’appuie sur la consolidation de ses rapports avec les États-Unis pour promouvoir ses propres acquis en matière de politique étrangère, à savoir la reconnaissance de sa souveraineté sur le territoire du Sahara. Mieux, la loi de finances adoptée par le Congrès des États-Unis dispose clairement que l’aide américaine destinée au Maroc doit servir au développement de ses provinces sahariennes. Plusieurs sources ont interprété cette disposition comme «[une consolidation] incontestable [de] la politique américaine de soutien au plan marocain d’autonomie [au Sahara]».






