L’ex-PDG du groupe Assu 2000, Jacques Bouthier, mis en examen notamment pour viols sur mineure, a obtenu lundi 20 mars sa remise en liberté sous contrôle judiciaire, assortie d’une caution de 500 000 euros, une décision très contestée au Maroc.
L’Association marocaine des droits des victimes a appris «avec une très grande inquiétude» cette décision et a exprimé «sa plus forte indignation» après cette annonce, «eu égard à la gravité des crimes présumés qui ont été perpétrés par Jacques Bouthier contre, respectivement, des victimes en France, parmi lesquelles figure une mineure, et plusieurs autres employées de sa société ASSU 2000 (actuellement VILAVI), à Tanger au Maroc, lorsqu’il occupait le poste de PDG, en rappelant avec force que cet homme d’affaires incriminé a agi de connivence avec le franco-tunisien, Amir Messadi, ex-directeur général de la succursale tangéroise, actuellement en fuite en France, après avoir appris qu’il fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la part du procureur général du Roi près la cour d’appel de Tanger, au même titre que certains de ses collègues et collaborateurs, actuellement poursuivis devant la chambre criminelle de cette même juridiction marocaine, pour traite d’êtres humains, harcèlement sexuel et non-dénonciation d’un crime», selon le communiqué de l’ONG.
l’AMDV exprime aussi «son rejet de cette décision de mise en liberté provisoire de l’accusé, Jacques Bouthier, tant que celle-ci encourage l’impunité et constitue une grave atteinte à la sécurité et à la dignité des victimes, du fait qu’elle viole toutes les dispositions des pactes internationaux sur le droit des victimes à recourir à la justice et à obtenir réparation des graves préjudices subis.»
«C’est donc dans ce contexte aggravé, que l’AMDV appelle à l’organisation d’une manifestation, demain, vendredi 24 mars 2023, à partir de 15h, devant le siège du consulat général de France à Rabat», a-t-on conclu.