Alger promet que la mort de trois routiers algériens, imputée à des tirs marocains, ne restera «pas impunie». Le Maroc ne se laissera pas entraîner dans une guerre avec l’Algérie, a affirmé mercredi une source marocaine informée en réaction à l’annonce par Alger de la mort de trois de ses ressortissants dans un bombardement au Sahara attribué sans aucune preuve concrète à l’armée marocaine.
L’incident témoigne de l’impasse critique pris par le régime algérien, dont les agissements menaçant chaque jour l’équilibre stratégique au Maghreb. Alger a promis, mercredi 3 novembre, que la mort de trois routiers algériens deux jours plus tôt au Sahara, territoire marocain, par des tirs imputés aux FAR ne «restera pas impuni».
Le sort du convoi de camions se trouvait à l’arrêt à environ 35 km entre les localités marocaines d’Ain Ben Tili et de Bir Lahlou, sur la route reliant l’Algérie à la Mauritanie reste couvert de mystère. Il aurait été ciblé par des drones ? Nul le le sait.
Selon les constatations du journaliste Frédéric Bobin qui cite l’Algérien Akram Kharief, «une confrontation directe semble a priori exclue». «L’Algérie va chercher à répondre au Maroc “de manière indirecte” et réaliste plutôt que s’engager dans une guerre frontale», renchérit Jalel Harchaoui, chercheur à l’Institut des relations internationales de Clingendael, aux Pays-Bas, cité par Le Monde. «Une de ces formes indirectes pourrait être le renforcement de son aide militaire et logistique au Front Polisario afin d’“élever le coût” à subir pour le Maroc», ajoute M. Harchaoui.
Pour ce dernier, «il faudra aussi s’attendre à une probable intensification de la rivalité diplomatique entre les deux pays sur des dossiers régionaux. Le Sahel, où l’Algérie s’affirme de plus en plus dans la perspective d’un désengagement des Français, et la Libye, où le Maroc a tenté ces dernières années de jouer un rôle de médiateur (avec les pourparlers de Skhirat en 2015 puis de Bouznika en 2020), pourraient être ces théâtres où la rivalité se délocalisera avec plus d’intensité que jamais. Sans compter les joutes au sein de l’ONU, alors que Staffan de Mistura, le nouvel envoyé personnel du secrétaire général, Antonio Guterres, pour le Sahara, vient de prendre ses fonctions.»