« Le Maroc, où la propagation du Covid-19 reste faible, s’est doté de mesures précoces et décisives contre l’épidémie », écrit le magazine hebdomadaire Jeune Afrique, dans un article consacré au modèle marocain dans la limitation de la propagation du coronavirus.
Le Royaume a bénéficié de recul par rapport à d’autres pays et a appliqué une gestion associant prévoyance, fermeté et rigueur, avec une bonne collaboration de l’ensemble de sa population, peut-on lire sur l’article de Jeune Afrique. « Les premières mesures pour endiguer la propagation du virus ont été fondées sur des actions préventives, déclenchées dès l’enregistrement d’un premier cas sur son sol, le 2 mars », écrit l’auteur, rappelant toutes les mesures prises : fermeture des frontières aériennes, terrestres et maritimes, puis des établissements scolaires et universitaires, des cafés, restaurants et commerces non essentiels, et enfin des lieux de culte ainsi que l’interdiction des manifestations.
« Le Maroc s’est investi dans une réelle sensibilisation de masse, accompagnée de sanctions dissuasives et largement diffusées sur les chaînes de télévision et de radio, dans la presse, sur les portails web officiels, sur les réseaux sociaux et à travers des actions de terrain, y compris l’utilisation de drones », poursuit l’article. Cette sensibilisation de masse se caractérise par son aspect « concret et pratique, leur simplicité et leur accessibilité, grâce à leur diffusion en arabe (en prenant soin de se rapprocher de l’arabe dialectal), en amazigh et en français », juge l’auteur. Et d’ajouter que l’utilisation massive par la population des réseaux sociaux, notamment WhatsApp et Facebook, joue un rôle central dans la diffusion de l’information à grande vitesse.
Côté financier, « le fonds solidaire de lutte contre le coronavirus institué par le roi, Mohammed VI, constitue un outil de premier plan. Il a réuni des moyens substantiels en un temps record (3 milliards d’euros en moins d’une semaine) et a montré combien les Marocains sont solidaires et voués à cette cause », relate Jeune Afrique. L’auteur rappelle également le rôle de ce Fonds, qui « reçoit et gère également des contributions en nature, telle que la réhabilitation de services hospitaliers, la mise à disposition d’hôtels pour le personnel soignant et, de la part des autorités, la prise en charge de la plateforme d’écoute et de veille, Allo Yakada, des ambulances, du matériel médical, des médicaments, des produits de première nécessité, etc ». Les objectifs de ce Fonds sont de « mettre à disposition du monde médical des infrastructures et du matériel, répondre aux répercussions sanitaires du Covid-19 et à ses impacts économiques et sociaux, notamment à travers l’indemnisation des salariés en arrêt de travail en raison de la crise ».
« On peut évaluer à quel point le confinement et la distanciation peuvent être efficaces en prenant comme exemple l’agglomération de Safi (plus de 300 000 habitants), qui n’enregistrait aucune infection au 8 avril, ou la région de Souss Massa (3 millions d’habitants), qui ne comptait pas plus de 20 cas confirmés à cette même date », relève l’hebdomadaire. D’autres mesures ont pu générer des répercussions positives dans la lutte contre le Covid-19, dont « le suivi pointu des personnes ayant été en contact avec les malades ; l’augmentation de la capacité de dépistage ; l’adoption, le 23 mars, d’un nouveau protocole thérapeutique basé sur la chloroquine (…) ; l’instauration du port obligatoire des masques respiratoires (dont la capacité nationale de production frôle les 5 millions par jour) ; l’augmentation de la production des gels hydroalcooliques à des fins commerciales ou pour un usage interne (…) ; ainsi que la fabrication de respirateurs artificiels 100 % marocains », énumère le magazine.
Et puis, en dernier lieu, « au Maroc comme ailleurs, le commerce en ligne a atteint des chiffres records », cite l’article.