Najla Mangouch, la ministre libyenne des Affaires étrangères insiste : « Nous espérons que, dans les jours à venir, les mercenaires se seront retirés des deux côtés », note Jeune Afrique dans son édition du jour. Mais qui sont ces mercenaires ? d’où viennent-ils et pour quelles forces oeuvrent-ils ?
L’ONU estime le nombre des combattants étrangers en Libye à plus de 20 000 « dont 13 000 Syriens et 11 000 Soudanais, tant au service du gouvernement de Tripoli, qu’à celui du maréchal Haftar », précise JA.
Tout d’abord les forces rebelles du Darfour aux allégeances « mouvantes ». Cependant l’accord de paix au Soudan signé le 3 octobre 2020 qui laisse entrevoir les sanctions à leur encontre suspendues pousse les rebelles soudanais à rentrer au pays. Ce qui précipiterait leur départ définitif du sol libyen.
Ensuite, le groupe armé russe Wagner : « l’ONU estime néanmoins qu’entre 800 et 1200 membres du groupe Wagner apportent leur soutien aux forces du maréchal Haftar. Ce chiffre s’élèverait même à 2000 selon Africom, le Commandement américain pour l’Afrique. » Vladimir Poutine certifie que l’Etat russe ne l’a pas engagé. Le groupe est toujours présent en Lybie.
Puis, les combattants syriens, présents dans les deux camps, financés par les Turcs et les Russes. « De 4 000 en décembre 2019, leur nombre est passé à 13 000 aujourd’hui selon l’ONU, et 18 000 selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) ». JA relève que « contre la promesse – pas toujours tenue – d’un salaire de 2 000 dollars par mois et de l’octroi de la nationalité turque, ces Syriens ont accepté de quitter le réduit rebelle dans le Nord-Est de la Syrie pour gagner la Libye après l’offensive du maréchal Haftar ».
La Turquie est également présente sur le sol libyen grâce à un accord d’entraide militaire signé en novembre 2019, à travers des combattants de la division Sultan Murad, qu’elle avait financé contre le pouvoir syrien de Bachar al Assad ; « le groupe turc Sadat International Defense Consultancy, qui a formé des militaires libyens combattant pour le gouvernement de Tripoli, s’occupe de superviser et de payer près de 5 000 combattants syriens, selon l’ONU ».
Enfin, le dernier rapport du groupe d’experts onusien indique que les Russes recrutent aussi des soldats en Syrie pour combattre en Libye : «Selon des sources sur le terrain, le nombre de combattants syriens étrangers soutenant les opérations du maréchal Haftar est de moins de 2 000″