Trois passeurs espagnols reconnus coupables d’avoir facilité le passage de migrants qui a provoqué la mort d’une étudiante ont été condamnés à une peine de réclusion de 54 ans, par la cour d’appel de Tétouan.
La justice marocaine a condamné, mardi 17 décembre, des passeurs espagnols à 54 ans de prison, pour avoir formé une association criminelle destinée à favoriser l’immigration clandestine. Le principal accusé dans cette affaire, interpellé à bord d’une embarcation transportant 25 migrants personnes, aurait «refusé d’obtempérer», ont annoncé les autorités dans la foulée de l’incident qui a ému l’opinion nationale.
Des garde-côtes marocains ont ouvert le feu, le 25 septembre 2018, sur un bateau de migrants en Méditerranée qui a refusé d’obéir à leurs sommations, faisant un mort, une jeune femme de 22 ans, et trois blessés. L’incident s’est produit au large de la localité marocaine de M’diq-Fnideq,
La Marine a été «forcée» de tirer sur un «go fast boat» (embarcation à moteur), conduite par un Espagnol au large M’diq-Fnideq. Quatre migrants ont été blessés, dont une Marocaine, H.B., originaire de Tétouan, qui a succombé à ses blessures à l’hôpital. Son image diffusée quelques heures plus tard a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux.
Au total, quelque «25 personnes naviguaient à bord du bateau, dont les passeurs qui sont espagnols», a-t-on souligné. Les autorités marocaines avaient déclaré avoir visé l’embarcation en raison de ses «manœuvres hostiles».
Le pilote espagnol n’a pas été touché par les tirs et a été arrêté, a déclaré le représentant des autorités locales. Une enquête a été ouverte. Ces dernières années, le Maroc est devenu la principale rampe de lancement pour les migrants à destination de l’Europe après que l’Italie a adopté une ligne plus stricte et que l’aide de l’UE aux garde-côtes libyens a freiné les flux en provenance de la Libye.
Plus de 38.852 personnes ont gagné l’Espagne jusqu’à la mi-septembre 2018, selon les données de l’ONU. Jusqu’à présent, les responsables marocains ont déclaré avoir déjoué plus de 54.000 tentatives de traversée vers l’Europe. Quelque 13% de ces candidats à l’immigration sont marocains, le reste venant d’autres pays africains.