La crise des transports, chronique dans la ville de Kénitra, a empiré après que l’unique opérateur Al Karama y a cessé ses activités. La ville d’un demi millions d’habitants géré par le PJD peine à trouver des solutions pour ses habitants surmenés, qui cherchent à assurer leur mobilité par tous les moyens.
La situation du transport public, urgente, n’est pas prise en considération par les décideurs politiques et les élus locaux de Kénitra. Le secteur de la mobilité durable traverse une période délicate alors que le transport illégal de passagers dans la ville, imposant à ses derniers des prix exorbitants.
Alors que Rabbah tergiverse à chercher des opérateurs de transport et à lancer un appel d’offres pour le renouvellement massif du parc bus, les usagers réclament des investissements en infrastructure et une meilleure gestion du secteur après le départ de l’unique opérateur de transports publics de la ville. Les navetteurs qui circulent entre des périphéries distantes de la ville ne voient pas leur condition de déplacement améliorées, se trouvant obligés de payer jusqu’à 5 dhs pour arriver à leur destination. Avec l’hégémonie du transport illégal, les minibus demeurent le seul service proposé par les autorités de la ville pour que les habitants effectuent des mobilités courtes ou en direction d’autres lieux de centralité.
En souffrance, le mode de régulation actuel du transport par bus à Kénitra nécessite une réforme majeure. Le sujet, abordé lors de la réunion du Conseil de la ville, ce 6 février, n’a abouti à aucune résolution dans ce sens. Confier les transports publics à un nouvel opérateur pour répondre aux difficultés persistantes du service n’était pas à l’ordre du jour du haut-commandement de la ville, assurent nos sources. Beaucoup redoutent que la refonte du mode d’organisation du transport public urbain à Kénitra soit l’enjeu d’un mesquin opportunisme électoral mené par le maire, haut responsable du Parti justice et développement (PJD, islamiste) qui mène la coalition gouvernementale.