Après un reportage du quotidien britannique The Sun affirmant que des enfants « esclaves » assemblent des oeufs surprise Kinder fabriqués par Ferrero, le parquet roumain a ouvert une enquête pour »trafic de mineurs ».
En effet, selon l’étude en question, les deux enfants d’un couple de Carei (nord de la Roumanie), âgés respectivement de six et 11 ans, travailleraient jusqu’à 13 heures par jour à côté de leur maman pour l’aider à gagner un peu d’argent, soit l’équivalent de 1,17 euro par heure. Et pour 1.000 jouets assemblés, une famille toucherait 20 lei roumains (un peu plus de quatre euros).
De son côté, la mère des enfants, Timea Jurj, a confirmé travailler pour un distributeur roumain du groupe italien Ferrero mais assuré que ses enfants n’étaient pas exploités. « C’était une mise en scène. Les journalistes ont montré aux enfants comment s’asseoir à côté de moi. Sur la photo, on voit qu’ils sourient, qu’ils sont en train de poser », a déclaré à la chaîne roumaine Digi24 celle qui, dans une interview filmée diffusée la veille par The Sun assurait : « Je sais que le salaire est minable, mais c’est mieux que rien. »
A Digi24, cette mère de famille a même assuré avoir accepté de témoigner contre Ferrero parce que le journaliste lui aurait promis que son mari trouverait un travail en Angleterre.
Le groupe Ferrero s’est quant à lui s’est lui déclaré « attristé et inquiet », ajoutant qu’il allait « examiner ces accusations ». Contacté par le Figaro, le géant du chocolat a toutefois déclaré que « des incohérences dans les règlements et les contrats de Ferrero ont fait surface » à la faveur de l’enquête menée en interne. Ferrero a donc ordonné la résiliation, avec « effet immédiat », de « toute relation avec le sous-traitant Prolegis en Roumanie », qui fournit les matériaux nécessaires à la confection des jouets Kinder.
À noter que l’autorité locale chargée de la protection de l’enfance a mis en doute cette version, affirmant que les allégations du Sun « ne se confirment pas ». « Il est exclu que les enfants aient été exploités (…) ou qu’ils travaillent 13 heures par jour car ils fréquentent régulièrement l’école et la maternelle », a ainsi déclaré sa directrice, Mariana Dragos, à l’agence Agerpres.