La Confédération démocratique du travail (CDT) a dénoncé, mardi 17 décembre lors d’une intervention de son groupe parlementaire à la session des questions orales à la Chambre des conseillers, les répercussions des hausses successives des prix des carburants depuis la libéralisation du marché. Ces augmentations, estime la centrale syndicale, «ont alourdi le fardeau des ménages et porté atteinte au pouvoir d’achat des Marocains tout en renchérissant les coûts de production, avec des conséquences directes sur l’économie nationale.»
Pour la CDT, la remise en service de la raffinerie Samir est «essentielle» afin de garantir la sécurité énergétique et de rétablir un équilibre dans le marché des carburants. La centrale a souligné que cette infrastructure stratégique «pourrait stabiliser les prix des produits pétroliers et atténuer les pressions économiques pesant sur les citoyens, particulièrement en période de crise.»
La centrale syndicale a également pointé «l’inaction gouvernementale» face au dossier Samir, jugeant cette situation «préjudiciable à l’avenir de l’industrie de raffinage du pétrole au Maroc.» Selon la CDT, la réactivation de cette raffinerie permettrait de récupérer une part importante des dettes, estimées à plus de 80 % en fonds publics, tout en réduisant les pertes financières liées à son arrêt.
Depuis l’arrêt des activités de Samir en 2015, le Maroc a perdu environ 3 500 emplois directs et indirects. Relancer son activité contribuerait à redynamiser l’économie et à améliorer les conditions sociales, a déploré la CDT.
Pour la centrale, la solution réside dans le transfert judiciaire des actifs de Samir à l’État marocain, par le biais d’un mécanisme de compensation des dettes dues. Cette mesure éviterait une perte irrémédiable des ressources humaines et matérielles restantes, d’autant que le contentieux opposant l’État au propriétaire de la raffinerie est désormais clos, ne laissant aucune justification au retard dans la prise de décision.
La CDT a, par ailleurs, mis en garde contre «les déséquilibres structurels» qui affectent le système énergétique marocain, menaçant sa capacité à répondre durablement aux besoins du pays. Elle a appelé «à une stratégie nationale pour briser les monopoles dans le secteur des hydrocarbures, à développer la distribution et à instaurer un consensus autour des prix.» Elle a également plaidé pour une souveraineté accrue sur les processus d’exploration, d’extraction et de raffinage des ressources pétrolières, en soulignant que la remise en marche de la raffinerie Samir «constituerait un pilier fondamental de cette vision stratégique.»