La Chine étant la deuxième puissance mondiale, après les Etats-Unis, elle exporte tout vers le monde entier, où le Made In China suscite et provoque la curiosité du client partout dans le monde, sur le point de savoir si le produit porte réellement la marque d’une signature de renommée mondiale, ou s’il est simplement une copie chinoise.
Tous les produits de renommée mondiale, en d’autres termes, les grandes signatures mondiales, dans les domaines de la parfumerie, de la confection ou de la cosmétique, sont aujourd’hui, sinon toutes du moins une partie, fabriquées en Chine, en raison soit de la délocalisation des grandes entreprises occidentales, ou en raison de la contrefaçon. Cela veut dire autrement que les chinois maitrisent aujourd’hui les hautes technologies, au point de produire à l’identique certaines grandes marques occidentales, presque à 100 pour 100.
Les chinois exportent aussi et proposent à leurs partenaires africains et du tiers mode leur technologie et leur savoir faire dans tous les domaines, notamment les infrastructures, les ports, les bâtiments, l’industrie minière, la médecine, l’agriculture. La Chine est tellement développée que le pays est en voie d’abandonner la monnaie traditionnelle (les billets de banques) dans toutes les transactions commerciales (pour le paiement d’un taxi notamment). L’heure est à la monnaie numérique ou électronique. La Chine a même introduit la robotisation, y compris dans le secteur des transports et désormais, vous pouvez prendre un taxi sans chauffeur et circuler dans les rues de Pékin.
Cela peut vous paraître surprenant ! Cette mutation, qui fait trembler la planète Terre, est également en cours en Algérie. Oui, en Algérie, si vous ne vous y êtes pas rendus depuis quelques mois ! C’est du moins ce qu’a déclaré le président Tebboune, depuis Pékin. «L’Algérie est la Chine de l’Afrique», selon lui. L’Algérie aurait envahi le continent africain, voire américain, par ses produits, tous secteurs confondus ! L’Algérie produirait tout, exporterait tout, mais achète tout de l’étranger, y compris quoi manger. Et ses exportations, en dehors des hydrocarbures, représentent 3 pour cent du total. Si les prix des hydrocarbures chutent, l’Algérie sera confrontée à un grave problème alimentaire. Cela s’est produit en Algérie, lorsque le baril avait chuté à 14 dollars en 1990. Au peuple algérien, qui réclamait alors d’interdire aux navires occidentaux, membres de la coalition contre l’Irak, d’accoster aux ports algériens, pour les punir pour leur engagement dans l’invasion de l’Irak, Sid Ahmed El Ghozali, alors chef de la diplomatie, fit preuve d’une grande lucidité et d’un réalisme stoïque : «Si nous prenons une telle mesure, Notre pays ne sera pas ravitaillé en produits alimentaires, puisqu’ il achète tout de l’étranger ».
Dès que les cours du pétrole vont à la hausse et que le pays se constitue une réserve respectable, il commence à bomber le torse, en se prenant pour une grande puissance, voire une Chine en Afrique, sur la seule base de son portefeuille en devises ou de sa superficie, comme étant l’un des plus vastes pays du continent, donc les plus «puissants ». Faux. Deux millions de kilomètres carrés équivaut, dans la logique des dirigeants algériens, à une grande puissance. Sont vite oubliées les grandes pénuries de lait, de semoule, de riz, d’huile, de lentilles, redondantes dans ce pays, plus généreux à dilapider l’argent du peuple algérien, quand il s’agit de contrer le Maroc et de financer des projets utopiques comme celui du Polisario, qui restera éternellement sur le sol algérien, si l’Algérie ne se résout pas à régler ce problème, un jour ou l’autre, comme un différend bilatéral avec le Royaume chérifien ancestral.
C’est aussi la raison pour laquelle les dirigeants algériens, une fois «les poches remplies» en devises, ne songent qu’à jeter en l’air une grande partie des ressources du pays, pour s’acheter, à tout prix, «un prestige» international perdu, une aura internationale de «pays progressiste, révolutionnaire», laissant le peuple à l’abandon. Pourquoi, par exemple, chercher à adhérer au BRICS alors que l’Algérie, sur tous les paramètres de développement, demeurera à la traine, par rapport à tous les pays de ce regroupement ? Parce que, justement, les dirigeants algériens voient leur pays à travers des lunettes de reproduction de l’illusion.
Aussi, en avait-il été le cas, dernièrement, lorsque les services de renseignements algériens éjectèrent des millions de dollars en Espagne pour financer la campagne électorale de leur parti favori, ou pour forcer la main au BRICS, pour obtenir son agrément….ou encore en Afrique, pour parer à une éventuelle expulsion de son protégé. D’autres présumés grands projets, qui absorbent des millions de dollars, sont diligentés vers l’Afrique, notamment la multiplication des liaisons aériennes, l’ouverture de banques, et de nouvelles liaisons maritimes, dans un contexte économique interne en déroute, avec un réseau bancaire national en faillite, sachant que de tels projets supposent l’existence d’une économie florissante libérale et d’une monnaie stable et forte.
*journaliste et écrivain