La Commission européenne a suggéré mercredi, sur base des indications actuelles, de prolonger en 2022 la dérogation aux règles budgétaires de l’Union, et mis en garde contre un retrait prématuré du soutien public cette année et la suivante.
L’UE avait activé en mars de l’an dernier, et pour la première fois, une «clause dérogatoire générale» qui permet aux Etats de ne pas respecter les plafonds de déficit et de dette publics, fixés en temps normaux respectivement à 3 % et 60 % du PIB.
«La lutte contre la Covid-19 n’est pas encore gagnée et nous devons veiller à ne pas répéter l’erreur commise il y a dix ans en mettant fin trop tôt au soutien. Pour 2022, il est clair que le soutien budgétaire restera nécessaire : il vaut mieux en faire trop que pas assez», a indiqué le commissaire européen à l’Economie, Paolo Gentiloni.
Elle offrait ainsi la possibilité aux Vingt-sept d’investir massivement dans leurs économies frappées par la crise du coronavirus, ce qu’ils n’ont pas manqué de faire, soutenus également par le recours à un emprunt de relance inédit au niveau européen.
La dérogation avait été prolongée une première fois pour cette année. Les prévisions économiques qui seront publiées le mois prochain par la Commission lui permettront de confirmer ou non la prolongation. Ce débat ne devrait commencer qu’à l’automne prochain, alors que la Commission doit relancer une consultation publique interrompue pendant la crise. Pour désactiver la clause, la Commission propose de prendre pour critère principal le retour à un niveau économique équivalent à celui de fin 2019, soit avant la crise du coronavirus.