Selon le Bulletin de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) sur les gaz à effet de serre, les concentrations de CO2 ont atteint 407,8 parties par million (ppm) en 2018, alors qu’elles étaient de 405,5 ppm en 2017. Même si cette dernière augmentation n’est que faiblement supérieure à celle observée en 2017, elle reste la plus importante de ces dix dernières années.
La mise en garde lancée mardi par l’ONU est plus claire que jamais : si le monde remet encore à plus tard les actions immédiates et radicales nécessaires pour réduire les émissions de CO2, la catastrophe climatique ne pourra plus être évitée. Pour garder un espoir de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C, ambition idéale de l’accord de Paris, il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 7,6% par an, chaque année dès l’an prochain et jusqu’à 2030, selon le rapport annuel du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Soit un total de 55% de baisse entre 2018 et 2030.
Tout retard, au-delà de 2020, rendrait « rapidement l’objectif de 1,5°C hors de portée ». Et même pour espérer limiter le réchauffement à +2°C, il faudrait réduire les émissions de 2,7% par an de 2020 à 2030. Mais ces émissions, générées en particulier par les énergies fossiles ont augmenté de 1,5% par an ces dix dernières années et « il n’y a aucun signe (qu’elles) atteignent leur pic dans les prochaines années », souligne le PNUE, notant le nouveau record de 55,3 gigatonnes de CO2 en 2018.
Alors que l’accord de Paris prévoit une révision des engagements des Etats pour la COP26 à Glasgow fin 2020, pour l’instant, seuls 68 pays se sont engagés à augmenter leur ambition, et parmi eux aucun des plus émetteurs du G20. Certains de ces derniers, qui représentent 78% des émissions de la planète sont d’ailleurs pointés du doigt par le PNUE. Si la Chine, l’UE ou l’Inde devraient respecter leurs engagements actuels de réduction du CO2, au moins sept membres, dont les Etats-Unis ou le Japon, n’y sont pas.
L’ONU lance d’ailleurs quelques pistes d’action pour que les pays du G20 fassent leur part dans la lutte climatique: interdiction des nouvelles centrales à charbon en Chine, développement massif d’un réseau de transport public en Inde, ou nouvelles voitures « zéro émission » d’ici 2030 aux Etats-Unis.