Masques, tests de dépistages pour tous et traçage consenti des malades font partie des recettes qui ont permis à la Corée du Sud de baisser drastiquement son bilan des personnes atteintes du coronavirus.
Avec une population totale de près de 51 millions d’habitants, la Corée du Sud, l’un des premiers touchés par le virus dès le 20 janvier dernier, ne déplore que 158 décès et 9.661 personnes positives à la date du 20 mars. Après un pic des contaminations fin février, les autorités sanitaires ont réussi à infléchir la courbe grâce au déploiement de mesures tous azimuts.
La Corée du Sud reste le pays où le dépistage est ouvert à tous, y compris les personnes sans aucun symptôme. Le pays a testé 394.141 personnes depuis le 20 janvier. Actuellement, près de 20.000 tests sont réalisés chaque jour. Rappelons que le Maroc en train de renforcer son arsenal de dépistage du coronavirus. Le Royaume s’est procuré 100.000 tests rapides pour démarrer le dépistage massif. Le fournisseur des kits est une société sud-coréenne.
Par ailleurs, les autorités sanitaires sud-coréennes se sont concentrées sur le contrôle des foyers d’infection à un stade précoce. De plus, la législation sur la gestion et le partage de données des patients infectés s’est assouplie depuis l’épidémie du MERS-CoV (syndrome de coronavirus du Moyen-Orient). Cette législation rend aujourd’hui possible l’envoi d’alerte SMS avertissant de la présence d’un cas à proximité grâce à un système de traçage via les caméras de surveillance, la géolocalisation GPS et les transactions par carte de crédit. Ces traçages sont acceptés par la population. Résultat : les foyers de contaminations sont éteints avant qu’ils n’explosent.
En outre, les Coréens ont inventé « le Drive-Corona ». Il s’agit d’un test qui permet de se faire dépister en restant à l’intérieur de son véhicule. De plus, 40 cabines de test ont été mises en place à l’aéroport international d’Incheon, à Séoul. Elles permettent au personnel médical de dépister rapidement et en toute sécurité les voyageurs derrière un panneau de protection transparent. La Corée du Sud impose également une période de quarantaine de deux semaines et des tests de dépistage du virus pour tous les visiteurs. Les personnes qui ne respectent pas les règles d’auto-isolement ou de quarantaine s’exposent à une amende de 2.200 euros ou à une « déportation » pour les étrangers.
Le port du masque est très répandu en Corée du Sud, qui est, d’ailleurs, perçu comme une prise en compte de l’intérêt collectif. Pour faire face à la demande, le gouvernement a mis en place des mesures drastiques : soutien à la production et rationnement : chaque personne peut s’en procurer deux par semaine dans les pharmacies, à un jour précis, défini en fonction de son année de naissance.
A noter que selon l’agence de presse coréenne, Yonhap, la Corée du Sud a vu une légère baisse des nouveaux cas de covid-19, ce lundi, mais les groupes d’infections à Séoul et dans sa banlieue et les cas importés continuent à apparaître.