La cybercriminalité a pris une part considérable dans le débat public et médiatique marocain sous le double effet de l’accessibilité d’Internet et surtout de la globalisation des échanges. Elle est désormais souvent considérée comme un risque sécuritaire majeur.
L’espace cybernétique, en apparence virtuel et immatériel, permet de commettre de multiples crimes, produisant des dommages considérables aux dépens des acteurs politiques, institutionnels et économiques, et ceux de la société civile. Les infractions pénales à l’encontre ou au moyen d’un système d’information et de communication, principalement Internet, sont devenues de plus en plus fréquentes, note la DGSN dans son dernier numéro.
Le cyberespace «ne cesse de croître et d’intégrer une multitude de services et donc, d’occasions de perpétrer des crimes dans l’anonymat total et en ciblant une masse importante de victimes, en un temps record», note la revue de la DGSN. «La majorité des cybercrimes peuvent être résumés en gains financiers, espionnage ou cyberespionnage, endoctrinement idéologique, harcèlement, etc., mais les crimes à but purement lucratif demeurent les plus prédominants», a-t-on dévoilé.
«Internet est devenue l’arène d’expression par excellence, où la désinformation y a trouvé sa place», a-t-on précisé, ajoutant que «le danger réel du futur cybercrime réside dans le darkweb ou deepweb, cette partie invisible du Net qui dépasse largement le web indexé en surface (Internet classique) et croît de manière exponentielle, et qui contient des informations invisibles pour le web surfacique, avec des activités illégales, telles que la pédopornographie, le blanchiment d’argent, le vol d’identités, le marché noir des armes, des drogues, pour ne citer que celles-ci.»
Le darkweb, détaille-t-on, «utilise le cryptage à outrance et masque les adresses IP, ce qui les rend difficiles à identifier. Pire encore, les cybercriminels s’organisent, recrutent de nou-veaux membres et mettent en vente leur savoir, la cybercriminalité as a service».
En dépit de l’émergence de ces menaces qui sont bien réelles, «un espoir est porté sur le deep learning et l’intelligence artificielle, pour améliorer la cybersécurité dans le cyberespace, qui peut détecter très tôt des comportements anormaux plus vite que l’être humain, constituant ainsi, un outil précieux pour les cyber-policiers pour anticiper les cyberattaques», a-t-on conclu.