L’ancien dictateur espagnol reposait jusque-là dans un mausolée monumental. Le président du gouvernement, Pedro Sanchez, avait fait de ce transfert une priorité.
Le dictateur Francisco Franco, qui a dirigé l’Espagne d’une main de fer de 1939 jusqu’à sa mort, en 1975, va être exhumé jeudi 24 octobre au matin de son mausolée monumental situé près de Madrid.
Les télévisions espagnoles suivent en direct les événements, à l’extérieur du bâtiment. Le processus d’exhumation de la tombe a commencé avant 11 heures, en présence de vingt-deux membres de la famille du dictateur. Le gouvernement est représenté pour sa part par la ministre de la justice, Dolores Delgado.
Le cercueil dans lequel repose la dépouille embaumée de Francisco Franco sortira de la basilique du mausolée porté par quatre membres de sa famille. La dépouille du dictateur sera ensuite transférée, par hélicoptère si le temps le permet, au cimetière de Mingorubbio, où repose son épouse, dans le nord de la capitale espagnole. Un office religieux sera célébré dans ce cimetière, notamment par le fils du lieutenant-colonel Antonio Tejero, l’auteur d’une tentative de coup d’Etat le 23 février 1981 dans le Parlement espagnol, où il avait fait irruption revolver au poing.
Le président du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sanchez, a, dès son arrivée au pouvoir, en juin 2018, fait du transfert de la dépouille du « Caudillo » une priorité, pour que le mausolée du Valle de los Caidos ne puisse plus être un « lieu d’apologie » du franquisme.
C’est « une grande victoire de la dignité, de la mémoire, de la justice et de la réparation, et donc de la démocratie espagnole », a-t-il dit.
Promise pour l’été 2018, l’opération a été retardée de plus d’un an par les recours en justice successifs des descendants du dictateur. Les héritiers de Franco ont mené une guérilla judiciaire et ont même tenté de le faire enterrer dans la cathédrale de l’Almudena, en plein centre de Madrid, où gît la fille du dictateur, mais ils se sont heurtés au refus de la justice. Le 25 septembre, la Cour suprême espagnole a rejeté le dernier recours déposé par la famille.
A l’appel de la Fondation Francisco Franco, qui défend l’héritage du dictateur, ses nostalgiques comptaient se rassembler jeudi à Mingorrubio, mais cette manifestation a été interdite.