La Direction Générale de la sûreté nationale (DGSN) a publié, le 23 décembre, le bilan de ses plus importants résultats de l’année 2019 et son programme d’action pour l’année 2020.
En 2019, la Direction Générale de la Sûreté Nationale a poursuivi le processus de généralisation des salles de commandement et de coordination reliées aux unités mobiles de la police de secours, qui vise à intensifier la couverture de sécurité, à assurer la mobilité permanente des patrouilles sur la voie publique et à gérer et réduire les délais d’intervention de la police.
Dans le cadre de l’accompagnement de l’expansion urbaine et du rapprochement des services de sécurité des citoyens, les services de la sûreté nationale ont créé vingt-quatre (24) nouvelles structures de sécurité.
Une analyse qualitative du graphique de la criminalité pour l’année 2019 fait ressortir 639.116 affaires répressives, dont 577.775 cas ont été clarifiées, avec un taux de réussite d’environ 90,4% (pourcentage de cas résolus), tandis que 644.025 personnes ont été traduites en justice, dont 43.008 femmes et 23.764 mineurs.
Comparativement à l’année précédente, on peut noter une relative stabilité du pourcentage des affaires répressives de l’ordre de 90,4%, un pourcentage élevé dans lequel les piliers systématiques de la police scientifique et technique ont largement contribué à soutenir la recherche criminelle, ainsi que l’intensification des opérations contre les personnes recherchées, dont 130.680 ont été arrêtées.
On peut noter aussi une augmentation d’environ 11,72% du nombre de personnes traduites en justice, de 4,54 % du nombre de mineurs arrêtés et de 3,26 % des victimes qui ont été auditionnées ou qui ont porté plainte, autant d’indicateurs que l’on peut mettre à l’actif de la réactivité rapide des services de la sûreté nationale avec les plaintes déposées, le renforcement de la police de proximité, la généralisation des salles de commandement et de coordination et des unités de police de secours.
S’agissant des crimes violents, qui ont un impact direct sur le sentiment de sécurité, tels que les meurtres, les vols aggravés, les agressions sexuelles et autres, ils représentent 8,32% du paysage général du crime avec un taux de répression d’environ 76%, alors que le nombre des affaires enregistrées cette année a connu un recul notable de 8,6% par rapport à 2018. De même, tous les crimes graves ont enregistré une baisse établie à -11,17% dans les cas de coups et blessures entraînant la mort, -10,23% dans les affaires d’attentat à la pudeur, -3,41% dans les vols qualifiés, -21% dans les vols sous la menace d’armes blanches et -7,78% dans les vols de véhicules.
Pour ce qui est de la lutte contre les réseaux criminels, il a été procédé en 2019 à l’arrestation de 990 individus soupçonnés d’être liés à 509 réseaux criminels s’activant dans le vol sur la voie publique ainsi que l’arrestation de 505 organisateurs d’opérations de la migration clandestine soupçonnés d’être impliqués dans 62 réseaux criminels spécialisés dans la traite des êtres humains et l’organisation de la migration clandestine, en plus de l’arrestation de 27.317 candidats à la migration irrégulière, dont 20.141 de nationalité étrangère, et la saisie de 3.021 faux documents de voyage ou pièces d’identité.
Quant au nombre des personnes interpellées dans les affaires liées à la drogue, il a atteint 127.049 personnes, soit une augmentation de 38% par rapport à l’année précédente avec un record enregistré dans les quantités de drogues saisies grâce aux opérations conjointes des services de la Sûreté nationale et des services de la Direction Générale de la Surveillance du Territoire.
Ainsi, les opérations de lutte contre la drogue et les psychotropes ont permis la saisie de 179,657 tonnes de haschich et ses dérivés, soit une augmentation de 127 tonnes par rapport à l’année précédente, 542,455 kilogrammes de cocaïne, 7,196 kilogrammes d’héroïne et 1.407.451 comprimés psychotropes, dont 974.983 comprimés d’ecstasy importés d’Europe. De plus, l’année qui s’achève a connu l’organisation de huit opérations de livraison surveillée de drogues en coordination avec la police française, qui ont abouti à l’arrestation de 12 contrebandiers et à la saisie de plus de 8,580 tonnes de chira sur le territoire français.
Par ailleurs, les services de police judiciaire ont renvoyé aux parquets compétents 79 personnes soupçonnées d’être impliquées dans des affaires de terrorisme et d’extrémisme, 908 dans des crimes liés à l’usage des nouvelles technologies, 353 dans des affaires d’extorsion sexuelle via Internet qui ont ciblé 407 victimes (dont 137 victimes de nationalité étrangère), 168 dans des cas de corruption et d’abus de pouvoir, 234 personnes dans des affaires de détournement de fonds et de gaspillage de fonds publics, 96 personnes dans des affaires de contrefaçon de la devise nationale et sa mise en circulation et 59 individus impliqués dans des cas de fraude et de contrefaçon de cartes de paiement, dont 38 citoyens marocains et 21 de nationalités européennes et d’Afrique subsaharienne.
Sur le plan de la sûreté scolaire, les opérations menées par les équipes mixtes chargées de sécuriser le périmètre des établissements scolaires ont abouti à l’arrestation de 4957 personnes en lien avec 4745 affaires, soit une augmentation de près de 40% du nombre des affaires répressives et de 46% du nombre des personnes interpellées. Cette augmentation significative est attribuée à l’intensification des patrouilles de sécurité en milieu scolaire et au renforcement des campagnes de sensibilisation dans les établissements d’enseignement visant à renforcer l’immunité chez les jeunes contre les diverses manifestations de la délinquance et de la toxicomanie
Les Brigades de Renseignement Criminel et d’Appui Technique aux enquêtes créées par la Direction Générale de la Sûreté Nationale au niveau des services décentralisés de la police judiciaire ont contribué à l’appui des enquêtes criminelles au niveau national, la détection des nouvelles méthodes criminelles, la poursuite des personnes recherchées ainsi que l’exploitation des informations criminelles fournies par les technologies de l’information.
Ces équipes régionales, qui sont actuellement au nombre de 20, ont ainsi traité 27.045 affaires, arrêté 1.528 personnes impliquées dans des actes criminels en fournissant 20.638 opérations de soutien et d’assistance technique aux autres équipes et unités de lutte contre le crime, en plus de l’exploitation de 1.920 informations en matière pénale et l’identification de 2.463 individus impliqués dans des affaires pendantes.
Concernant les activités de l’Institut des Sciences Forensiques de la Sûreté Nationale, certifié ISO 17.025 et chargé de promouvoir la mission de soutien technique et preuve scientifique aux enquêtes pénales, ses services techniques ont réalisé 240 expertises balistiques sur 110 armes à feu, 95 armes de réplique et 4.554 munitions en plus de 832 expertises en écriture sur 4.018 documents entre obligations, chèques et pièces d’identité, outre 2.731 billets de banque dont 1.130 en devises.
S’agissant du Laboratoire central d’analyse des traces numériques, il a traité 672 affaires qui ont connu l’usage de téléphones portables, 130 affaires liées à l’informatique, tandis que la filière des portraits-robots a contribué au traitement et au dénouement de 1.152 affaires pénales.
Pour ce qui est des filières et des services scientifiques, ces entités ont reçu 9.821 affaires contre 10.698 l’an dernier. Les demandes d’analyses d’ADN ont été au nombre de 7.757, soit 79 %. Quant à la section chargée des incendies et des explosifs, elle a traité plus de 739 affaires. La section de la toxicologie et des drogues a, pour sa part, composé avec 1.064 affaires…etc.
Concernant les opérations de l’identification visuelle sur la base des traits de visage et des doigts, la filière d’identification par les empreintes biométriques a traité 20.522 demandes ayant permis l’identification de 9.547 suspects tandis que la filière de l’identification visuelle a traité 1.151 demandes, contre 985 l’année dernière, ayant permis l’identification de 252 individus sur la base des traits de visage et des photos.
Sur le registre de la coopération sécuritaire internationale dans son volet opérationnel, les services de la DGSN ont reçu 157 commissions rogatoires provenant d’autorités judiciaires étrangères, dont 41 relatives aux affaires de trafic de drogues, de psychotropes et de blanchiment d’argent. En outre, le Bureau Central National (Interpol Rabat) a émis 66 mandats d’arrêt internationaux émanant des juridictions marocaines à l’encontre de personnes recherchées à l’échelle international, soldés par l’arrestation de 48 individus qui faisaient l’objet de mandats d’arrêts internationaux. S’y ajoute la diffusion de 6.037 mandats d’arrêt émanant d’autorités judiciaires étrangères.
Le pôle de la coopération policière internationale a également traité dans le volet opérationnel 5.019 dossiers, relatifs essentiellement aux affaires de l’immigration clandestine (15 %), le trafic de drogue (11 %), le terrorisme et l’extrémisme (4%), les demandes d’identification et d’informations (21 %).
S’agissant de la coopération internationale en matière de formation policière, 225 sessions ont été organisées, animées par des cadres et experts du Maroc, de l’Espagne, de la France, de l’Allemagne, de l’Angleterre et des Etats Unis d’Amérique. Aussi, trois sessions de formation ont été initiées dans le cadre de la coopération policière africaine, au profit de commissaires et d’officiers provenant de l’Ile des Comores, de la Centrafrique et du Congo Brazzaville.
Sur le volet de la sécurité routière, les services de la DGSN ont poursuivi la généralisation du système informatique de gestion des infractions routières ainsi que la rationalisation des opérations de perception des amendes forfaitaires via divers moyens de paiement.
De même, la police de circulation a été équipée de 140 radars mobiles de dernière génération et de 163 alcootests. Aussi, 128 barrages de contrôle routier ont été instaurés aux entrées et sorties des villes. Ces mesures ont permis d’enregistrer 2.024.231 infractions, dont 567.714 véhicules ont fait l’objet de procès d’infraction tandis que 1.456.517 se sont acquittés d’amendes forfaitaires.
Cette année, le traitement des accidents de la circulation a été marqué par l’usage d’applications informatiques pour la gestion et le stockage des documents de contrôle routier et par la numérisation des PV des affaires liées aux accidents de la route dans la ville de Rabat comme étape expérimentale en perspective de sa généralisation.
Aussi, les services de la DGSN ont constaté 70.915 accidents de la circulation contre 66.185 en 2018, soit une hausse de 7,15%, engendrant 887 morts, 3.724 blessés graves et 91.869 blessés légers, ce qui équivaut à une baisse de 7,89% en termes de nombre des personnes mortes par rapport à l’année dernière. Le nombre de blessés graves s’est plus ou moins stabilisé à hauteur de -0,29 % tandis que le nombre de blessés légers a augmenté de 9,58 %.
En ce qui concerne la moralisation du service public et la promotion de la vie professionnelle des fonctionnaires de la Sûreté Nationale, dont le nombre s’élève actuellement à 71.089 fonctionnaires, dont 4.818 femmes, l’année 2019 aura été marquée par l’adoption du nouveau statut des fonctionnaires de la Sûreté nationale. Celui-ci vient en application des Hautes Orientations Royales visant à doter les fonctionnaires d’un climat professionnel et social sain, leur garantissant des incitations administratives et financières importantes et des prestations de santé et sociales intégrées, afin de s’acquitter convenablement des engagements qui leur sont assignés au service du citoyen, à savoir la préservation de sa sécurité et la protection de ses biens.
L’année 2019 a été émaillée également par la création d’un mécanisme central pour l’étude et le traitement des doléances administratives des fonctionnaires de police. Lequel mécanisme s’est penché sur l’étude de 122 demandes de doléances, soumises par les fonctionnaires de police, tous grades et corps confondus. De même, ce mécanisme a procédé à la révision ou à l’annulation de 54 peines ou mesures disciplinaires infligées par les commissions et instances de disciplines, l’objectif étant de réaliser les principes de justice et d’équité en matière de gestion des ressources humaines de la Sûreté nationale.
Les services de la Sûreté Nationale ont également adopté une nouvelle procédure de notation, de titularisation et d’évaluation du comportement des fonctionnaires, se basant en cela sur des critères objectifs pour déterminer la notation annuelle et évaluer les observations formulées par les supérieurs hiérarchiques. L’objectif recherché est de consolider les principes de transparence et d’intégrité concernant le régime de promotion interne ou pour pourvoir des postes de responsabilité par candidature. Il a en outre, été procédé à l’adoption d’une nouvelle charte de recrutement marquée par l’ouverture sur de nouvelles spécialités et diplômes académiques dans les rangs de commissaires et officiers de police. Il s’agit également de la création d’un concours pour l’accès au grade de commissaire principal, une première dans les annales de la Sûreté Nationale, le changement de la nature des concours et leur moralisation de manière méticuleuse à travers la consécration de mécanismes de prévention et de répression afin de lutter contre la fraude et garantir l’équilibre des chances entre les différents candidats, outre le recours à la présélection des candidats afin de retenir ceux ayant les meilleures notes pour participer à ces concours.
Suivant cette nouvelle procédure, six (06) concours externes ont été organisés en 2019 pour le recrutement de 6.880 fonctionnaires de police, dont 12 commissaires principaux, 80 commissaires de police, 410 officiers de police, 60 officiers de paix, 1.400 inspecteurs de police et 4.918 gardiens de paix. Ces concours se sont déroulés cette année selon un système informatisé pour la gestion des dossiers de candidature via un portail électronique dédié.
Sur un autre registre, la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) a poursuivi sa démarche de rapprochement de ses fonctionnaires de leurs environnements social et familial, à travers la satisfaction d’un total de 2.587 demandes de mutation, dont 1.222 ont été traités dans le cadre du nouveau mécanisme adopté pour répondre aux demandes de mutation pour des raisons sociales, de santé ou afin de rejoindre l’époux ou l’épouse.
En outre, quelque 2.937 fonctionnaires ont été reçus et pu exprimer leurs demandes dans le cadre du mécanisme « demande de prise de rendez-vous », garanti à l’ensemble des fonctionnaires. En plus, 41 lettres de félicitation ont été remises aux fonctionnaires distingués ou ayant fait preuve d’un sens professionnel élevé au cours de l’exercice de leurs fonctions. A cela s’ajoute la garantie des droits de défense et d’assistance au profit de 2.399 fonctionnaires, en consécration du principe de « protection de l’Etat », garanti aux fonctionnaires de police, suite aux agressions physiques ou verbales dont ils peuvent faire l’objet lors de l’exercice de leur fonction.
S’agissant de la promotion au choix, 7.092 fonctionnaires, tous grades et échelons confondus, ont bénéficié de cette voie de promotion, tout en accordant un intérêt particulier aux fonctionnaires classés dans les grades inférieurs ou moyens. La commission de la promotion se penche actuellement sur l’examen de 19.585 dossiers de fonctionnaires prétendants, dont les résultats seront annoncés prochainement.
Dans le volet de la formation policière, le programme de formation a connu une profonde refonte, qui parie désormais sur le développement des compétences linguistiques et cognitives des stagiaires et le jumelage entre la formation théorique et la pratique à travers le système de Mentorat, en plus de la mise en place de mesures précises pour le suivi du programme journalier des stagiaires, la hausse des heures de formation dans les différentes spécialités, dont l’éducation au respect des droits de L’Homme.
Ainsi, pas moins de 6.993 stagiaires ont bénéficié du stage de base au titre de cette année au sein de l’Institut Royal de Police et au niveau des différentes écoles de formation régionales, 3.097 fonctionnaires ont bénéficié des sessions de la formation de spécialités et 1.072 de la formation continue répartie sur 72 sessions, englobant les domaines sécuritaires d’actualité, la police technique et scientifique outre les nouvelles spécialités policières.
Parallèlement, les services de police ont poursuivi l’élan de mise en œuvre du processus de moralisation de la fonction policière et d’exécution de la disposition constitutionnelle instaurant la reddition des comptes. A cet égard, les commissions d’inspection ont mené 708 enquêtes administratives, dont 240 sur la base de dénonciations traitées avec le sérieux requis, 26 enquêtes ayant abouti à la constatation d’éléments constituant des actes contraires à la loi pénale et qui ont été soumis aux services de la police judiciaire pour enquête.
Les enquêtes menées concernent 1.321 fonctionnaires de police, contre 1.328 l’année écoulée. L’inspection générale de la sûreté nationale a effectué 55 opérations de contrôle, contre 43 l’année passée, soit une hausse de 28 (18 contrôles fonctionnels et 37 contrôles inopinés, incluant les différents services de police et districts régionaux). Elles ont également ciblé l’évaluation du comportement des policiers avec les citoyens sur la voie publique et au niveau des services de police, la réactivité aux appels des citoyens reçus sur la ligne téléphonique 19, l’évaluation de la performance des cellules d’accueils des citoyens et le contrôle des conditions de mise dans les lieux de garde à vue.
Dans le cadre de la mise en œuvre du mécanisme administratif relatif au traitement des doléances et des plaintes contre les éléments de la police, l’Inspection générale a traité 479 dossiers, dont 406 ont été classés pour manque de preuves, 42 ont fait l’objet de sanctions disciplinaires ou de demandes d’ouverture d’enquêtes judiciaires et 31 ont nécessité des enquêtes supplémentaires.
Dans le sillage de ces mesures de moralisation, le Conseil disciplinaire a tenu 12 auditions, qui se sont soldées par l’émission de 1.061 sanctions et 2.244 mesures disciplinaires, comme les lettres d’observation, la formation correctionnelle pour des périodes déterminées et la privation d’indemnités. Durant l’année 2019, 179 fonctionnaires ont été ainsi licenciés, dont 113 salariés pour abandon de poste et 66 sur décisions du conseil disciplinaire.
Pour ce qui est des services sociaux et de santé fournis aux fonctionnaires de police, la Fondation Mohammed VI des œuvres sociales des fonctionnaires de la sûreté nationale a continué de soutenir les initiatives visant à améliorer les conditions professionnelles de la famille de la Sûreté Nationale, employés, retraités et ayants droits.
Dans ce sens, le Fonds de soutien et d’assistance a octroyé des aides financières à 1.102 adhérents souffrant de graves maladies ou de difficultés sociales, contre 47 bénéficiaires en 2015, ainsi qu’à 3.000 veuves de fonctionnaires de la police, outre 330 bons d’achat distribués à l’occasion de l’Aïd Al-Adha.
L’année 2019 a été marquée par l’inauguration par du Centre de radiologie et d’analyses médicales de la Sûreté Nationale à Rabat, une illustration de la bienveillance constante qu’accorde le Souverain aux membres de cette Institution.
L’année 2019 a également vu l’affectation de 27 nouveaux cadres médicaux et paramédicaux au système des services de santé au niveau des préfectures de police, des progrès significatifs étant engrangés, par ailleurs, en matière de numérisation des dossiers de santé des fonctionnaires de police et ceux relatifs aux épreuves psychotechniques de recrutement.
En chiffres, l’Inspection des services de santé a dispensé 97.030 consultations et interventions médicales au cours de l’année 2019, dont 38.197 consultations dans le domaine de la médecine générale, 5.325 consultations en médecine du travail, 6.281 consultations spécialisées et 23.180 en médecine dentaire. Il a été également question de 24.487 interventions paramédicales (soins infirmières, rééducation et vaccinations) et 48.578 assistance et accompagnement médicaux dans les différents centres hospitaliers nationaux.
En plus de ces services fournis au personnel de police, l’Inspection a poursuivi la mise en œuvre du système de veille médicale dans les lieux de mise en garde à vue, à travers le renforcement des opérations de surveillance de l’état de santé des personnes mises en garde à vue. Cette année a enregistré 2.292 contrôles sanitaires, contre 962 au cours de l’année précédente, soit une hausse de près de 2,26%.
En matière de gouvernance sécuritaire, de rationalisation des dépenses et du développement de l’infrastructure informatique des services de sécurité, les services de la Sûreté Nationale ont poursuivi la modernisation des bâtiments et des installations de sécurité.
Ainsi, le Roi Mohammed VI a procédé à la construction du nouveau siège de la Direction Générale de la Sûreté Nationale sur une superficie de 20 hectares, avec des caractéristiques architecturales et urbanistiques conformes aux normes de sécurité imposées dans les bâtiments sensibles, et qui répondaient aux aspirations des usagers en termes de proximité géographique, d’accessibilités et de spécificités urbaines modernes. Il s’agit d’un projet structurant, dont les travaux de construction sont en cours actuellement à Hay Riyad, à Rabat.
La même année a été marquée par l’achèvement de projets de construction de 21 nouveaux locaux de police, dont un district de police à Essemara, des casernes de groupes d’intervention rapide à Fès et Marrakech et un commissariat spécial dans le port de Larache.
Par ailleurs, plusieurs projets structurants ont été lancés cette année. Ainsi, le matériel technique et des applications informatiques nécessaires ont été mis en place afin de lancer la nouvelle génération de la carte nationale d’identité électronique dans sa version sécurisée. Il s’agit d’un document d’identification qui, grâce à ses caractéristiques tangibles et numériques le rendant plus sûr et plus fiable, fournit une identité plus complète pour un meilleur service en faveur des citoyens et des institutions et offre à tous les citoyens un accès simple et sécurisé aux services numériques.
De même, cette nouvelle carte d’identité aide à sa lecture électronique et la vérification de l’identité de son propriétaire, permettant ainsi aux institutions publiques et privées, notamment les banques, de connaître l’identité des clients à distance et de pouvoir lancer en conséquence une nouvelle génération de services numériques.
L’année 2019 a également été marquée par l’augmentation des crédits budgétaires alloués aux laboratoires et techniciens de la police technique et scientifique, soit une hausse significative d’environ 290% par rapport à l’année précédente. Le but étant de suivre les évolutions constatées dans le domaine des sciences et technologies modernes et de pouvoir les utiliser au service de la justice et des investigations criminelles.
Le parc de chiens policiers a également été renforcé avec quatre-vingts nouveaux chiens formés dans diverses spécialités de sécurité, y compris le suivi et la surveillance des devises de contrebande. De même, huit groupes techniques ont été acquis pour détecter les explosifs.
Malgré l’augmentation du parc des véhicules de sécurité, qui a été marqué cette année par l’acquisition de 1095 nouveaux véhicules de sécurité, dont 915 voitures et 180 motos de grosses cylindres, la moyenne des dépenses de consommation de carburant a connu une stabilité. Cette situation a permis de renouveler le parc des véhicules à moins de 62%, de généraliser l’identité visuelle des véhicules de police à 1 611 nouveaux véhicules- ce qui porte le nombre total de véhicules soumis au nouveau système de peinture à plus de 95%- et d’augmenter le nombre de voitures mises à la disposition des services de police au niveau régional à 3.502 véhicules au cours de ces quatre dernières années.
Pour compléter les chantiers de modernisation qui répondent aux attentes des citoyens en matière de sécurité, l’année 2019 a vu la poursuite du développement de la structure informatique des services de la Sûreté Nationale. Ainsi le système informatique propre à la police des frontières (SGPF) a été généralisé dans 26 postes frontières du Royaume, pour faciliter la fluidité des déplacements des voyageurs, sécuriser le contrôle aux frontières , le réseau de connectivité au système informatique des arrondissements de police (GESTARR), qui comprend actuellement 16 préfectures de police et de la sécurité régionale et provinciale-, ce système a été étendu cette année pour relier de nouveaux arrondissements à Agadir, El Jadida et Errachidia.
Un système informatique pour gérer les appels téléphoniques et les demandes de secours reçus sur la ligne téléphonique 19 a été également développé d’une manière à permettre de recevoir de nombreux appels simultanément et de les transmettre en temps opportun aux unités de la police de secours patrouillant sur la voie publique. De même, il a été procédé au lancement d’un portail électronique pour accueillir les inscriptions dans les concours de police. Ce portail, capable de recevoir un million de visites par jour, a reçu cette année 212.721 candidatures, qui ont été toutes soumises à la première procédure de sélection.
4.952 caméras numériques mobiles ont été mises à la disposition du personnel de la sûreté, alors qu’il sera procédé au parachèvement de la distribution de 5.432 caméras mobiles d’ici le 31 décembre de l’année en cours, afin de garantir l’enregistrement de toutes les interventions sécuritaires de manière à assurer la protection du citoyen contre les éventuels abus des policiers d’une part, et à protéger ces derniers contre les plaintes et accusations malintentionnées de l’autre.
Sur le volet relatif à la réglementation, les services de Sûreté Nationale ont poursuivi le processus de modernisation et d’informatisation de leurs mécanismes de travail. En effet, la division centrale de gestion des données démographiques a été rattachée à la Direction des Renseignements Généraux, de même qu’il a été procédé à l’adoption d’un support sécurisé pour les licences de port d’armes au lieu du document qui était facilement falsifiable.
En outre, il a été procédé au resserrement du contrôle des licences d’importation d’armes et de munitions par les propriétaires d’armes à feu privés ainsi qu’ à l’intensification des mesures de contrôle des restaurants et des établissements touristiques servant des boissons alcoolisées. A cet égard, un total de 1.227 infractions ont été recensées lors des opérations de surveillance menées par les commissions centrales dans les villes de Kénitra, Agadir, Meknès et Casablanca.
En ce qui concerne les documents administratifs, les services de la Sûreté Nationale ont délivré 3.060.654 Cartes d’identité nationale électroniques, 1.267.404 fiches anthropométriques, 40.234 Cartes de séjour pour les étrangers, 266 Cartes pour les demandeurs d’asile et 75.146 visas d’entrée pour les étrangers au niveau des centres frontaliers nationaux, en plus de la délivrance de 2.428 titres de séjour exceptionnels et 745 prolongations de la validité de visa.
Les arrondissements de police et les services de sûreté ont tenu au cours de 2019 des réunions de coordination et de concertation avec 12.297 associations civiles et 88 organisations syndicales locales, pour examiner les questions et les sujets liés à la sécurité, ainsi qu’à la reprise des campagnes de sensibilisation en milieu scolaire, dont le nombre de bénéficiaires durant l’année scolaire 2018/2019 a atteint 701.737 étudiants répartis sur 7.853 établissements scolaires, tandis que le nombre d’étudiants qui en ont bénéficié pendant la première phase de l’année scolaire en cours s’est élevé à 277.054 étudiants au niveau de 2.857 établissements.
Dans le domaine de la communication institutionnelle avec les médias, la cellule centrale et les cellules régionales de communication relevant de la Sûreté Nationale ont entrepris 4. 005 activités, dont 1811 couvertures médiatiques au profit des différents médias nationaux, de plusieurs chaînes, agences de presse étrangères et sociétés de production cinématographique. Il a été en outre procédé à la diffusion de 173 mises au point et 2.021 communiqués de presse en rapport avec les différentes questions liées aux préoccupations et attentes des citoyens par rapport avec la police en tant que service public.
Au delà des réalisations et des efforts déployés, la DGSN ambitionne, au cours de l’année 2020, de mettre en œuvre une série de chantiers et de projets structurels à court et à moyen termes susceptibles d’avoir un impact positif sur les différents volets de la sûreté.
En effet, les services de la Sûreté Nationale comptent poursuivre la généralisation des salles de commandement et de coordination avec les unités mobiles de la police de secours dans d’autres villes marocaines, étant donné leur efficacité dans la gestion des interventions sécuritaires sur la voie public, tout en leur dotant des équipements et véhicules nécessaires pour s’acquitter de leur travail.
Il s’agit également de continuer à mettre en place des unités anti-émeutes au sein de l’ensemble des groupes mobiles pour le maintien de l’ordre, en plus de doter la police judiciaire et les services des renseignements généraux des équipements et des véhicules d’intervention compatibles avec la nature particulière des missions qui leur sont confiées, outre l’acquisition de drones, à l’issue de l’achèvement de la formation des policiers sur leur utilisation, dans la perspective de les mobiliser dans les interventions de sécurité ainsi que lors de la gestion des manifestations attirant les grosses foules.
Par ailleurs, les services de la DGSN continueront de moderniser la structure informatique des services de sûreté en adoptant des applications informatiques permettant de faciliter et améliorer leur travail, tout en accompagnant l’opération d’émission de la nouvelle version de la Carte d’identité nationale qui offrira des services numérisés à l’ensemble des citoyens.
Dans le domaine de la lutte contre la criminalité et le renforcement du sentiment de sûreté, la DGSN aspire à généraliser, dans de nouvelles préfectures de police, l’expérience des brigades anti-gang lancées à Rabat, Fès et Salé.
De même, la DGSN entend renforcer les formes et le niveau de coopérations sécuritaire bilatérale et multilatérale dans la lutte contre la criminalité transnationale. Il s’agit également d’accélérer le recrutement de policiers de sexe féminin, sachant que de nombreuses procédures et mesures sécuritaires nécessitent des cadres policières, notamment lors du contrôle des frontières pour les voyageuses, la surveillance dans les lieux de garde à vue des mises en cause et le travail des unités de prise en charge des femmes victimes de violences ou dans les équipes en charge des mineurs.
Au niveau de la formation policière et de la création de nouvelles structures de sécurité, la DGSN prévoit de lancer une école de formation régionale à Marrakech, dans le cadre de sa politique visant à rapprocher les centres de formation des candidats et candidates sur l’ensemble du territoire national, outre l’accompagnement de l’expansion démographique de certains nouveaux pôles urbains.