Les services sécuritaires espagnols n’ont détecté qu’un refroidissement dans les aspects secondaires de la lutte antiterroriste entre le Maroc et l’Espagne.
L’Espagne et le Maroc ont mené deux opérations conjointes contre le terrorisme djihadiste en une semaine seulement. Des sources des services d’information espagnols s’accordent catégoriquement sur le fait que «les opérations sécuritaires auraient été pratiquées de la même manière en mai ou juin lorsque les deux pays étaient en crise diplomatique» écrit le quotidien El Confidential. Ces services «assurent que la collaboration en matière de lutte contre le terrorisme est restée intacte et en marge de ce conflit pendant tous ces mois», lorsque l’Espagne a décidé d’accueillir en avril le leader du Front Polisario, Brahim Ghali, à Logroño, un scandale qui a affecté les bonnes relations bilatérales.
«La plus grande crise entre les deux nations depuis de nombreuses années a déclenché des alertes au sein de la police nationale et de la garde civile. La collaboration avec le voisin du sud est essentielle pour mener à bien certaines enquêtes. De plus, le souvenir était la rupture que le Maroc a infligée à la France pendant des mois dans ce domaine» rappelle la même source. «Il a coupé court à la collaboration avec Paris en 2014 après une grave erreur de procédure. L’Espagne a profité de ce conflit et a accru ses échanges durant cette période» reconnaît-t-on.
El Confidencial, qui a pris contact avec des sources sécuritaires espagnoles, a rapporté qu’aucune dégradation dans la lutte atterrisse n’a été observée du côté marocain. Les deux opérations récentes ont démontré que la collaboration entre les deux pays est restée intouchable. «Tout d’abord, la sécurité», a déclaré un expert de la police à la même source. «Il soutient qu’aucun pays ne renoncerait à neutraliser une cible terroriste en raison d’une crise diplomatique. Il n’y a jamais eu de restrictions.»
«Oui, un certain refroidissement a été détecté à d’autres niveaux comme la formation. Il est courant que les services espagnols reçoivent des invitations du Maroc pour suivre des cours dans ce pays et apprendre à échanger des méthodes de recherche. Mais cette source insiste sur le fait que dans les domaines opérationnel et du renseignement tout est resté intact» souligne-t-on.
«Jeudi, rapporte la même source, on a appris que des agents de la Police nationale ont mené une opération contre la radicalisation djihadiste au centre pénitentiaire de Daroca (Saragosse), visant un détenu extrémiste. L’opération a été menée par des agents de la Commission générale d’information et de la Brigade provinciale d’information de Saragosse, avec la collaboration du Secrétariat général de Institutions pénitentiaires et la Direction générale de la surveillance du Territoire (DGST) marocaine. Les enquêtes ont commencé il y a des mois, selon la police nationale. Deux jours plus tôt, la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) du Maroc avait annoncé l’arrestation à Tanger d’un djihadiste marocain présumé, accusé d’avoir tenté de perpétrer des attentats terroristes contre des intérêts touristiques, pour lesquels il s’entraînait à la préparation d’explosifs. L’enquête a commencé fin 2020, lorsque la Commission générale d’information de la police nationale espagnole a détecté que le radical susmentionné faisait l’éloge des auteurs des derniers attentats djihadistes perpétrés en Europe» a-t-on conclu.