Partout dans le monde, la violence à l’égard des femmes et des filles demeure l’une des violations des droits humains les plus graves et les plus tolérées, tant comme cause que comme conséquence de l’inégalité des sexes et de la discrimination basée sur le genre.
Le harcèlement sexuel et les autres formes de violence sexuelle dans les espaces publics sont des faits de la vie quotidienne pour les femmes et les filles à travers le monde, en milieu urbain ou rural, dans les pays développés ou en développement.
S’exprimant lors d’une conférence de presse à l’occasion de l’ouverture des travaux du cinquième Forum mondial « Des villes sûres et des espaces publics sûrs », à laquelle Barlamane.com/fr a assisté, Phumzile Mlambo-Ngcuka, Directrice exécutive d’ONU Femmes et Secrétaire générale adjointe de l’ONU, a indiqué que les différents types de violence sexuelle, qui peuvent se produire dans les espaces publics, réduisent la liberté de mouvement des femmes et des filles. Cette réalité entrave leurs possibilités de participer à la vie scolaire, professionnelle et publique. Elle limite leur accès à des services essentiels et leur aptitude à profiter pleinement d’activités culturelles et récréatives. Elle affecte également leur santé et leur bien-être.
Bien que la violence dans la sphère privée soit aujourd’hui largement assimilée à une violation des droits humains, les actes de violence à l’égard des femmes et des filles, particulièrement sous la forme de harcèlement sexuel dans les espaces publics, demeurent des problèmes en grande partie négligés. Dans ce contexte, la Directrice exécutive d’ONU Femmes a souligné que la mobilisation des communautés et les interventions de groupes en faveur des femmes comme des hommes, les programmes éducatifs et l’autonomisation des femmes ne sont que quelques-unes des interventions qui ont un impact lorsqu’elles sont associées à d’autres changements légaux, comportementaux et sociaux.
La Secrétaire générale adjointe de l’ONU est persuadée que si les gouvernements, les organisations de la société civile, le système de l’ONU, les entreprises, les écoles et les personnes unissent leurs efforts et se mobilisent au sein de nouveaux mouvements de solidarité, les femmes et les filles pourront vivre et vivront effectivement à l’abri de la violence. Elle rappelle également que ce Forum s’inscrit dans le cadre de la commémoration des 25 ans de l’adoption de la visionnaire Plate-forme d’action de Pékin. Il s’agit d’un Programme d’action qui projette un monde où chaque femme et chaque fille peut exercer ses libertés et ses choix et connaître et comprendre tous ses droits, notamment le droit de vivre sans violence, le droit à l’éducation, le droit de participer à la prise de décision et le droit de recevoir un salaire égal pour un travail égal.
A noter que plus de 200 dirigeants et experts de plus de 20 pays se réunissent à Rabat, au Maroc, du 26 au 28 février, afin de réfléchir à des approches stratégiques et efficaces visant à rendre les espaces publics sûrs et à renforcer l’autonomisation des femmes et des filles. En effet, la ville de Rabat et ONU Femmes organisent conjointement le cinquième Forum mondial des leaders pour des villes et des espaces publics sûrs. Ce forum s’inscrit dans le cadre de l’initiative mondiale «Des villes sûres» qui réunit près de 50 villes membres autour du monde engagées dans l’objectif de lutter contre les violences faites aux femmes et aux filles dans les espaces publics urbains.