Un groupe d’artistes peintres de la ville d’Assilah, inspirés par le génie de Mohammed Melehi, organisent sous l’égide de la Fondation du Forum d’Assilah, du 16 au 27 novembre, un atelier en mémoire de celui qu’ils considèrent comme « leur maitre ».
Pour Mohamed Benaissa, le secrétaire général de la Fondation du Forum d’Assilah, « cet atelier constitue une réflexion d’esprit et d’émotion de la ville d’Assilah envers son icône artistique ». Les oeuvres réalisées lors de cet atelier sèmeront les grains du futur « Musée Melehi » qui sera créé par la Fondation à Assilah.
La Fondation du Forum d’Assilah rappelle qu’il y a une quarantaine d’années, Mohammed Melehi et son ami Mohamed Benaissa avaient initie une action culturelle et artistique estimée un défi à l’époque : la culture et les arts pour le développement, précise le communiqué de la Fondation. C’était en avril 1978 que la ville avait accueilli 11 peintres marocains pour lancer la première activité de la peinture murale devenue une action permanente a laquelle participent chaque été des artistes du Maroc et de l’étranger
En juillet 1978, note le communiqué parvenu à la réaction, la Fondation a institué le premier atelier de gravure avec R. Abularach (Guatemala), Robert Blackburn (USA), Farid Belkahia (Maroc). Camille Bellops (USA), Salim Debbagh (Irak), Mohamed Khalil (Soudan/USA). Mohammed Melehi (Maroc) et Nacer Soumi (Palestine) fréquentés dès lors par un groupe d’artistes graveurs en provenance du Maroc et des Amériques, d’Afrique, d’Europe et du monde arabe. C’est ainsi que le moussem culturel international d’Assilah fut lancé en 1978.
Pour rappel, Mohammed Melihi, l’une des figures de proue de l’art moderne marocain, se trouvait en France pour des contrôles médicaux avant de contracter le virus. Il est décédé, fin octobre dernier, au CHU Ambroise Paré où il était admis en réanimation.
Chef de file de la modernité marocaine et artiste cosmopolite, Melihi est né en 1936 à Assilah. Son œuvre a contribué à façonner l’esthétique des réseaux artistiques postcoloniaux et panarabes à travers ses expérimentations géométriques, la révolution culturelle opérée avec l’École de Casablanca mais aussi son travail de photographe, éditeur, designer, affichiste et muraliste.