Le secrétaire d’État français au commerce extérieur, Franck Riester, a déclaré le 23 novembre à Rabat que la baisse de 50 % des visas accordés aux citoyens marocains est «réversible».
Selon les sources de Barlamane.com, un durcissement de l’octroi des visas a touché de nombreux Marocains qui se rendent régulièrement en France avec un visa Schengen. Parmi eux, des demandeurs dont une partie de la famille habite en France, comme les couples mixtes séparés qui veulent rendre visite à leurs enfants établis à l’Hexagone. «Je ne comprends plus rien. la manière dont l’octroi et le refus de visa par la France est symptomatique d’une faculté d’appréciation qui n’obéit à aucun fait censé. Les demandes sont instruites en plusieurs semaines, ce qui alourdit la procédure et rallonge notablement les délais d’obtention», nous confie Karima, 41 ans, après un refus de visa. «À la vérité, des gens que je connais dressent également un bilan négatif de la situation globale, e taux de refus reste bien plus élevé que la moyenne», déplore-t-il.
La mesure approuvée en septembre par Paris «affecte lourdement» les citoyens marocains «ordinaires, étonnés de l’intransigeance de Paris qui a décidé de réduire le nombre de visas délivrés», précisent les sources de Barlamane.com, lesquelles rappellent que «cet engagement, en France, relève plus de la promesse électorale que de la réalité». «Le Maroc est plus coopératif que jamais dans l’exécution des obligations de quitter le territoire français (OQTF) signifiées à ses ressortissants qui se trouvent en situation illégale dans le pays. La décision d’Emmanuel Macron n’est qu’une mesure de rétorsion qui poser la question sur ce terrain des vieux pratiques, dans ce clair-obscur des situations indécises», a-t-on précisé.
Si la France a décidé de réduire de 50 % le nombre de visas accordés aux ressortissants marocains, «cette décision reste injustifiée, avait déclaré le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, lors d’une conférence de presse. Le Maroc a toujours géré la question migratoire et le flux des personnes avec une logique de responsabilité et d’équilibre», a-t-il observé, ajoutant que la décision française ne reflétait pas «la réalité de la coopération consulaire entre les deux pays en matière de lutte contre l’immigration illégale».
En marge de sa visite au Maroc, le secrétaire d’État français au commerce extérieur, Franck Riester a rencontré ce matin le président de la Confédération générale des employeurs marocains des entreprises marocaines (CGEM), Chakib Alj, qui lui a fait part des difficultés rencontrées par les investisseurs marocains, notamment les transporteurs, pour obtenir un visa Schengen, et les conséquences de la décision française sur les opérations commerciales.
D’autre part, le ministre français – qui effectue une visite de travail de deux jours au Maroc – a souligné lors d’un entretien avec la presse aujourd’hui que son pays envisage de délocaliser les chaînes de valeur d’Asie vers des lieux plus proches comme l’Afrique avec l’accompagnement du Maroc.
Parallèlement, il a montré la volonté de son pays d’accompagner les investisseurs marocains sur le continent africain, notamment dans le domaine des énergies renouvelables et de l’industrie automobile.
La France est le premier investisseur privé étranger au Maroc avec une valeur de 10 milliards d’euros, a expliqué le haut responsable français, ajoutant qu’il y a environ un millier d’entreprises françaises installées dans le pays du Maghreb.