En raison des combats entre talibans et forces pro-gouvernementales, la France a annoncé jeudi avoir suspendu début juillet les expulsions des migrants afghans déboutés de leur demande d’asile vers leur pays d’origine.
« Au regard de la dégradation de la situation sécuritaire en Afghanistan, la France a suspendu les éloignements vers ce pays depuis le début du mois de juillet. Nous suivons l’évolution de la situation de près, en lien avec nos partenaires européens », a déclaré à l’AFP le ministère de l’Intérieur, au lendemain d’une annonce similaire de l’Allemagne et des Pays-Bas. En 2020, l’Afghanistan était le premier pays d’origine des demandeurs d’asile en France, avec 8.886 demandes.
Le 11 juillet, l’Afghanistan avait appelé les pays européens à cesser durant les trois prochains mois d’expulser des migrants afghans, suite à l’intensification des combats dans le pays. La Suède et la Finlande avaient suspendu les renvois en Afghanistan à la suite de cet appel. Les Pays-Bas et l’Allemagne qui, aux côtés de l’Autriche, la Belgique, le Danemark et la Grèce avaient demandé à Bruxelles de pouvoir poursuivre les expulsions, ont finalement fait volte-face mercredi en annonçant les suspendre à leur tour.
Les talibans ont lancé début mai une offensive tous azimuts contre les forces afghanes, à la faveur des opérations de retrait définitif des forces internationales d’Afghanistan, prévu pour s’achever fin août. Ils ont pris jeudi de la ville stratégique de Ghazni, à 150 km au sud-ouest de Kaboul, et se rapprochent de la capitale de l’Afghanistan après s’être emparés en quelques jours de l’essentiel de la moitié nord du pays.