Emmanuel Macron avait promis lors d’un discours à Ouagadougou en 2018 de restituer aux pays africains leurs biens culturels pillés pendant l’époque coloniale. Le Bénin devait recevoir les 26 trésors royaux,
prises de guerre du général Dodds dans le palais de Béhanzin, après les sanglants combats de 1892, mais celui-ci affirme qu’il ne dispose pas encore des infrastructures nécessaires pour les accueillir.
Le Président français déclarait à Ouagadoudou en 2018 qu’il voulait « que d’ici cinq ans les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique.»
Cependant, cette volonté de restituer les biens se heurte à l’incapacité du Bénin de les recueillir. « On a vraiment apprécié la proposition de Paris d’un dépôt sans délai au Bénin, mais ce ne serait pas sérieux, ni même responsable, de l’accepter. Aujourd’hui, on n’a pas d’espace, de lieu digne d’accueillir ces objets-là », a déclaré José Pliya, directeur de l’Agence béninoise de promotion des patrimoines et du tourisme, à l’AFP. « Ce retour est tellement fort qu’on veut vraiment bien faire les choses. À la proposition française, notre réponse c’est : ‘Patience, gardez-les encore un petit peu le temps que nous soyions vraiment prêts’. » ajoute-t-il
Le Bénin est le dernier pays en date à avoir sollicité la restitution de ses bien historiques, avec la montée de Patrice Talon en 2018 à la présidence de la République béninoise. Au total, 26 œuvres composées surtout de trésors royaux, dont des statues anthropomorphes, des regalia ou encore des trônes des rois qui ont marqué l’histoire de leur pays devront être rendus au pays. Ces œuvres sont aujourd’hui exposées au musée du Quai Branly, à Paris.
Pour la France, « la restitution des œuvres exposées dans les musées français constitue un enjeu important de coopération culturelle, scientifique et muséographique entre la France et les pays africains ».
Emmanuel Macron a annoncé la création d’une commission d’experts chargés d’étudier la question, à savoir Bénédicte Savoy, professeure au Collège de France et historienne de l’art, et à Felwine Sarr, écrivain et universitaire sénégalais. Leurs études ont fait l’objet d’un rapport qui a été remis au président en novembre 2018.