Dans son discours à l’occasion de la fête du Trône, le Roi Mohammed VI a indiqué que « le moment est venu de lancer, au cours des cinq prochaines années, le processus de généralisation de la couverture sociale au profit de tous les Marocains« .
En effet, la couverture sociale fait partie des trois grands chantiers annoncés par le dernier discours du Trône, à savoir le chantier de la relance, celui de la couverture sociale et celui de la réforme du secteur public. « Les trois se complètent et forment une totalité cohérente s’inscrivant dans une perspective progressiste et mettant en exergue le Maroc d’après, celui du développement économique, du progrès social et de la réduction des disparités », indique Abdeslam Seddiki, économiste et ancien ministre de l’Emploi et des Affaires sociales.
L’économiste rappelle que 15 ans après l’entrée en vigueur du code de couverture médicale en 2005, « seul un tiers de la population bénéficie de l’AMO (assurance maladie obligatoire) tel qu’il est géré par la CNSS et la CMAM (ex-CNOPS), un deuxième tiers, composé de personnes pauvres et vulnérables, bénéficie de la carte RAMED dont on s’est rendu compte qu’elle ne sert pas à grand-chose et le troisième tiers, formé essentiellement de ce qu’on désigne par « indépendants », ne jouit d’aucune couverture ».
D’après lui, le calendrier est désormais bien ficelé. Il s’agit d’une véritable révolution qui ne dit pas son nom et dont on ne mesurera jamais assez l’impact réel et la portée véritable, à la fois sur les citoyens et sur le pays dans son ensemble. Cette mesure va ainsi permettre de renforcer davantage l’intégration économique et l’inclusion sociale. « Au terme de ce processus, le secteur dit informel sera entièrement intégré dans l’économie nationale. On parlera plus de secteur traditionnel que de secteur informel », précise-t-il. Il indique également que la mise en œuvre de la couverture sociale généralisée « appelle des réformes institutionnelles d’importance à commencer par la remise à plat du cadre juridique et réglementaire, la réforme du système de gouvernance de tout le système de couverture sociale, la mise à niveau et le renforcement des structures sanitaires ».