Une ONG grecque a accusé Athènes mercredi 20 avril d’abandonner des dizaines de migrants, dont plusieurs enfants, bloqués sur le fleuve Evros à la frontière avec la Turquie.
Le Conseil grec pour les réfugiés (CGR) dit avoir demandé lundi aux autorités grecques de porter secours à 46 migrants, dont 10 mineurs, coincés sur un îlot du fleuve Evros, dans le nord du pays. Cette requête était restée sans réponse mercredi, a précisé l’ONG dans un communiqué.
Demande de secours pour près de 230 migrants
Interpellées sur un autre groupe de 37 migrants, dont 16 enfants, les autorités grecques ont indiqué la semaine dernière ne pas avoir pu les localiser et avoir ensuite perdu contact avec eux, a rapporté le CGR. Au total, depuis janvier 2022, l’organisation dit avoir alerté les autorités sur la nécessité de secourir au moins 230 migrants originaires de Syrie, Turquie, Afghanistan et Irak dans la région d’Evros. Dans certains cas, elle dit n’avoir jamais reçu de réponse. Dans au moins trois cas, le CGR précise avoir eu connaissance que des migrants de Turquie et de Syrie avaient été refoulés en Turquie sans avoir pu demander l’asile.
Les autorités démentent les accusations
Athènes a toujours démenti les allégations de refoulement illégal de migrants aux frontières, en dépit des accusations régulières d’ONG et de médias. L’Autorité grecque de transparence a précisé en mars que son enquête menée depuis novembre 2021 n’avait pas trouvé de preuves de telles pratiques. Une migrante a été retrouvée morte dimanche après un échange de tirs près du fleuve Evros qu’elle tentait de traverser avec d’autres réfugiés. Les exilés fuyant guerres et misère choisissent souvent la Grèce pour tenter d’entrer en Europe.
Mais depuis mars 2020, quand des milliers de migrants ont tenté de traverser la frontière, la Grèce a renforcé ses patrouilles et installé des caméras thermiques, des radars high-tech ainsi qu’un mur métallique de 40 km de long et de cinq mètres de haut dans la région d’Evros.