La haine algérienne à l’égard du Maroc et de tout ce qui est marocain est incrustée dans la mémoire collective des Algériens, depuis l’indépendance de cet ancien département français, sous l’impulsion du dictateur Boumediene, qui présentait l’Algérie, à tort, comme un pays progressiste et socialiste, qui défend toutes les causes soi disant «justes», sauf celle du peuple algérien lui-même et son aspiration à la liberté et à la démocratie.
Les Marocains ne doivent en aucun cas passer à la télévision algérienne, aussi bien dans un match de football international que dans n’importe quel autre contexte. Nous nous rappelons bien que lors du dernier mondial de Qatar, lorsque le Maroc avait battu l’Espagne, la télévision algérienne avait bien fait état de la défaite de l’Espagne, sans toutefois décliner son adversaire, le Maroc étant banni du lexique des médias et supprimé des infographies d’illustration. La denrée «Maroc» est interdite de citation dans ce pays «révolutionnaire, progressiste et populaire etc.»
Le seul contexte où la citation du Maroc est tolérée, voire encouragée, c’est lorsque le Maroc est l’objet de diffamation et d’insultes, de la part des médias et des pseudo experts qui se relaient sur les plateaux de télévision. Contrairement au Maroc, qui a retransmis sur sa chaine de télévision Arriyadia le match aller des sélections féminines du Maroc et d’Algérie, jouée à Berkane, Alger avait imposé un blocus au match retour.
Le Maroc n’a pas de complexe vis-à-vis de l’Algérie. D’ailleurs, il n’y a pas de quoi se complexer à l’égard de l’Algérie ! Est-ce à l’égard des longues files de citoyens sur plusieurs centaines de mètres pour s’approvisionner en semoule, en huile de table, en lait ou en lentilles ! D’ailleurs, il ne s’agit pas dans le langage des Algériens de «Marocains», mais de «Marroquis», du Makhzen. C’est ainsi que nous sommes désignés péjorativement en Algérie, alors que le Makhzen renvoie historiquement à une forme d’état ancestral au Maroc, ce qui n’a jamais existé en Algérie jusqu’en 1962, bien que cet état algérien soit en déliquescence depuis sa naissance, incapable de nourrir dans la dignité le peuple algérien.
Le Makhzen aurait, toutefois, existé sur les anciens territoires des Empires marocains dans le sud ouest algérien, selon des historiens algériens. La «Mecque des révolutionnaires» a investi tous les revenus des hydrocarbures sur cette illusion, pour se retrouver au bout du compte, aujourd’hui, dans l’incapacité de fournir du lait frais au peuple algérien. Curieux que des Algériens prétendent que nous crevions, nous Marocains, de jalousie à l’égard de l’Algérie. Qu’est-ce qui franchement nous rendrait jaloux vis-à-vis de ce pays ?
Les pénuries fréquentes des produits alimentaires ? Le manque d’eau aux robinets, y compris dans la capitale ? Les coupures courantes du courant électrique ? les prestations touristiques médiévales ? L’uniformisme dans lequel plongent les médias ? La propagande héritée des régimes staliniens sur la guerre de libération et l’héroïsme des Algériens après 500 ans d’occupation turque et française ?
Puisque ce sont les Algériens qui ont fondé le Caire et l’université Al Azhar, qu’ils nous fournissent alors le nom d’un seul président algérien, durant plusieurs siècles, avant l’indépendance en 1962 !
*journaliste et écrivain