Un proverbe grec disait « l’ignorance est audacieuse », mais pas seulement. L’ignorance est audacieuse, épidémique, et addictive, et que de fois, nous l’avons entendue émaner de la bouche d’Ahmed Raïssouni, président de l’Union internationale des oulémas musulmans. Après avoir lynché les femmes signataires du manifeste des « Hors la loi » sur les colonnes de howiyapresse le 19 octobre dernier, en les traitant de « sans morale », en s’acharnant sur leur apparence physique et les idées qu’elles défendent, celui-ci refuse haut et fort de présenter des excuses, et brandit ses propos nauséabonds comme un étendard.
Que l’on soit clairs, Ahmed Raïssouni le droit de baigner dans l’idéologie qui lui chante, sauf si elle véhicule des propos haineux, qui peuvent conduire à la violence. Ceux-là sont et doivent être sanctionnés par la loi. La liberté d’expression nous inflige parfois des discours peu gracieux, que nous nous devons de supporter pour honorer ce principe humain. La tare est que, Ahmed Raïssouni utilise souvent cette liberté d’expression dont il dispose pour diffuser des propos sottement misogynes.
Et pour diffuser ses calomnies perpétuelles qu’aucun média digne de ce nom n’aurait accepté de publier, Raïssouni passe par un support de servitude, inconnu et introuvable dans les moteurs de recherche, howiyapresse, qui sert de canal de l’idéologie du Mouvement unicité et réforme. Ce site de propagande, qui clame être un site « d’information complète » ne s’adonne qu’au lynchage du manifeste 490, des « mécréants » qui militent pour les libertés individuelles, ainsi qu’à apporter solidarité à toutes les figures islamistes qui n’arrivent pas à se défaire de leurs propres scandales, loin de la vertu dont ils se proclament.
Rappelons que ce site a été créé par Mustapha El Hasnaoui, journaliste faisant partie d’Al Adl Wa l’Ihsan (Jaoi), mouvement prohibé pour avoir perpétré des attentats terroristes dans le pays. El Hasnaoui, qui, rappelons-le, était en prison de 2013 à 2016, pour avoir constitué une bande terroriste, est actuellement à Stockholm, en Suède, où il demande l’asile politique, prétendant s’être fait « persécuter » et « oppresser » dans son pays, vu la nature de son travail. Des allégations qui sonnent parfaitement faux : en témoigne le seul fait de voir qu’un prétendu « média » avec un contenu aussi extrémiste et haineux officie encore depuis 3 ans sans avoir été arrêté de diffusion, sachant que les propos endoctrinés et radicaux peuvent constituer un réel danger pour l’opinion publique.
De là en faire la propagande de Ahmed Raïssouni fondée, aujourd’hui, sur le lynchage des femmes signataires du manifeste « Hors la Loi » dans un réquisitoire misogyne et absurde, prouve que ses arguments sont épuisés. S’exprimant à propos des militantes en faveur des libertés individuelles dont la liberté des relations sexuelles entre adultes consentants, Raïssouni affirme que « leur mauvais état indique qu’elles n’accéderont ni au sexe haram ni au sexe halal”. il ajoute même qu’elles “n’ont pu trouver le chemin du sexe sacré et se sont affolées uniquement pour le sexe profane”. Ainsi, Raïssouni argumente … en critiquant le physique de militantes comme dernier recours pour haranguer les foules. Quitte à être subjectifs de la manière, Ahmed Raïssouni, qui n’est pas non plus l’épitomé de la beauté masculine, a adopté un propos très peu honorable vu sa position de « supposée figure » de l’Islam « orthodoxe », mais en réalité de l’islamisme.
Dans une interview parue mercredi 23 octobre, Alyaoum24, journal électronique fondé par Taoufik Bouachrine et serviteur gangrené des islamistes, a encore accordé une interview au peu honorable religieux, dans laquelle il affirme que rien dans ses propos antérieurs n’est répréhensible et ne mérite des excuses, qu’il juge « ni offensants ni faux ». A 66 ans, il s’avère être un peu tard pour essayer d’extirper Raïssouni de ces idées sottes, vaines et même dangereuses, et peut-être trop tard aussi pour s’attendre à ce qu’il comprenne l’évolution d’une société dont il a toujours essayé de perturber le fonctionnement et d’entacher l’image. Par contre il serait souhaitable que des sites ou réseaux sociaux arrêtent de servir de tribune à ses propos haineux, susceptibles d’entraîner des violences à l’encontre de ses cibles.
Le patriarche islamiste de la famille Raïssouni a inclus dans son lynchage des femmes « sans morale » sa nièce, Hajar Raïssouni, suite à son affaire d’avortement illégal et de relations sexuelles hors mariage. Celle-ci a déclaré sur un post Facebook publié dans la nuit du 20 au 21 octobre, a tenu à prendre ses distances avec les propos de son oncle. “Le docteur Ahmed Raïssouni est une personnalité fondamentaliste, ses positions vis-à-vis des libertés ne sortiront pas du cadre théorique et idéologique dans lequel il baigne, que je sois en prison ou en dehors”.
Mlle Raïssouni, qui a longtemps adopté la « doctrine Raissouni », aujourd’hui, prend ses distances avec son oncle. Et ce, tout en bétonnant l’islam dans un temps passé sans lui donner la moindre chance d’évoluer, bien que la jurisprudence a été depuis l’avènement de cette religion, un des moteurs de fonctionnement pour régir la société. Quel curieux spectacle que sont ces islamistes qui figent l’Islam dans leur propre interprétation, quand cela sert leur propre cause.