La justice espagnole a maintenu dimanche les élections régionales anticipées de Madrid convoquées le 4 mai par la présidente conservatrice de la communauté autonome après une rupture de coalition surprise avec le parti libéral Ciudadanos.
Le Tribunal supérieur de la région de Madrid « a rejeté » un recours en urgence présenté vendredi par le bureau du parlement régional pour suspendre la dissolution de la chambre, préalable à ce nouveau scrutin, a indiqué la cour dans un communiqué. Cette décision clarifie une crise politico-juridique qui a éclaté mercredi lorsque la cheffe de l’exécutif madrilène Isabel Diaz Ayuso, du Parti populaire (PP), a convoqué des élections après que son parti allié, Ciudadanos, a déposé une motion de censure contre le PP le même jour dans la région de Murcie (sud-est).
Affirmant craindre le même sort à Madrid, la présidente de la région a donc dissous l’assemblée régionale mercredi et convoqué des élections le 4 mai. Mais les socialistes et le parti de gauche radicale Mas Madrid ont déposé dans la foulée deux motions de censure contre Mme Ayuso afin de bloquer ce scrutin anticipé. Le bureau du Parlement a ainsi saisi la justice en urgence vendredi, estimant que l’assemblée ne pouvait être dissoute puisqu’elle avait enregistré des motions de censure alors que le décret n’avait pas encore été publié au bulletin officiel.
Mais le Tribunal supérieur de la région de Madrid a jugé dimanche que le pouvoir de dissolution de la présidente « est valablement exercé à partir du moment où elle signe le décret de dissolution et d’appel aux élections« , ainsi maintenues au 4 mai. Au-delà du contentieux juridique, la rupture de l’alliance entre le PP et Ciudadanos à Madrid a provoqué un séisme politique pour la droite espagnole, aux potentielles implications nationales car les deux partis tiennent la mairie de Madrid et deux autres régions, l’Andalousie, la plus peuplée du pays, et la Castille-et-Léon.