La justice marocaine doit entamer cette semaine une enquête sur la plainte pour torture déposée par l’ancien boxeur Zakaria Moumni contre le patron des renseignements marocains Abdellatif Hammouchi, a appris barlamane.com.
La plainte déposée par l’ancien boxeur l’an dernier à Paris vient, en effet, d’être transmise par la justice française à son homologue marocaine conformément au nouvel accord de coopération judiciaire ratifié cette année par la France et le Maroc, après une brouille qui a duré plusieurs mois suite à la manière dont des policiers français avaient approché la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Paris pour remettre une convocation à Hammouchi qui ne s’y trouvait pas.
« La justice marocaine a reçu le dossier relatif à cette plaine et va entamer cette semaine son travail dans la sérénité et la transparence », a confié à barlamane.com une source proche du dossier.
Le nouvel accord bilatéral en matière de coopération judiciaire prévoit que toute plainte déposée en France contre une personnalité marocaine doit d’abord être transmise à la justice marocaine compétente et souveraine pour enquête.
Interpelé en 2010 à Rabat à la suite d’une plainte pour escroquerie sur deux personnes affirmant lui avoir remis 2.000 euros pour leur trouver du travail en France, Zakaria Moumni avait écopé d’une peine de 30 mois de prison ferme avant de bénéficier d’une grâce royale.
A sa sortie de prison, il a mené, en compagnie de son épouse française, des tractations avec les autorités marocaines pour obtenir la somme de 5 millions d’euros afin financer son projet de création à Paris d’un club de kick boxing, une discipline non olympique dans laquelle il avait été sacré champion du monde.
L’échec des tractations a poussé Moumni et son épouse à mener campagne contre le Maroc, particulièrement contre Mohamed Mounir Majidi, Directeur du Secrétariat Particulier du roi Mohammed VI, et Abdellatif Hammouchi, Directeur Général de la Surveillance du Territoire que l’ancien boxeur accuse de torture.
Alors que la justice marocaine s’apprête à ouvrir une enquête sur ce dossier, Zakaria Moumni, 34 ans, d’un niveau intellectuel très modeste, annonce la sortie d’un livre dans lequel il raconte ses « mémoires ». Hasard du calendrier ou tentative de pression sur la justice marocaine, les milieux hostiles au Maroc se mobilisent en tout cas à Paris pour faire la promotion du livre… comme pour les « Journal d’un prince banni » sorti l’an dernier par Moulay Hicham, le cousin du roi Mohammed VI.