La ministre canadienne des Affaires étrangères a affirmé lundi que son gouvernement ne cèderait pas aux pressions de l’Arabie saoudite, avec laquelle il est en conflit suite à des critiques sur les droits de l’Homme.
« Le Canada soutiendra toujours les droits de l’Homme dans le monde, y compris ceux des femmes, même lorsque l’on nous dit de nous mêler de nos affaires ou de ne discuter de tels sujets qu’en privé, entre dirigeants et à huis clos« , a déclaré Chrystia Freeland dans un discours aujourd’hui à Berlin.
S’exprimant devant une réunion annuelle des ambassadeurs allemands à Berlin, la ministre des Affaires étrangères affirme que le Canada se comportera ainsi « même lorsque le fait d’exprimer son opinion entraîne des répercussions« , a ajouté la cheffe de la diplomatie, disant « espérer le soutien de l’Allemagne« .
Une crise diplomatique sans précédent a éclaté entre Riyad et Ottawa, en début août après un tweet canadien demandant la « libération immédiate » de militantes des droits de l’homme arrêtées en Arabie saoudite, dont Samar Badawi.
Amnesty International avait condamné l’arrestation de l’activiste, sœur du blogueur Raif Badawi, incarcéré aussi depuis 2012 en Arabie saoudite, et dont la famille a été naturalisée canadienne après avoir trouvé refuge au Québec.
Ces revendications ont conduit à une prises de bec diplomatiques, à des ripostes économiques et des liaisons aériennes supprimées. Riyad avait répliqué en expulsant l’ambassadeur canadien et en prenant une série de mesures de rétorsion, notamment le gel de « toute nouvelle transaction concernant le commerce et les investissements » avec le pays nord-américain.