Les mouvements de gauche qui se sont mobilisés dimanche contre la hausse du coût de la vie et les inégalités sociales ont fait entendre leur voix. Toutefois, les organisateurs du mouvement ont beaucoup de peine à mobiliser du monde. 1.200 personnes seulement ont répondu au rendez-vous.
Au moment où l’Agence France-Presse (AFP), Algérie Presse Service (APS), le quotidien arabophone Akhbar Al-Yaoum proche des islamistes et le site d’actualité Lakome annoncent des milliers de participants à la journée nationale de protestation contre les inégalités sociales, un comptage indépendant avance le chiffre de 1200 manifestants, apprend Barlamane.com de sources avérées. Cette journée, qui a eu lieu hier, dimanche 23 février répondait à l’appel la Fédération de la gauche démocratique (FGD, alliance de trois partis d’opposition),
Le grand écart arithmétique qui fait la spécificité des journées de manifestation est de retour. Un chiffre fiable quant au nombre de personnes présentes à ce rassemblement a été fourni. celui de 1.200. Mais quelques médias ont décidé de s’associer et d’imposer leur méthode de décompte des participants. Les organisateurs de cette action, le « Front social marocain » (FSM), n’a pu avancer aucun chiffre. Soulignons que le FSM est un collectif qui regroupe quatre partis de gauche, des organisations syndicales telle la Confédération démocratique du travail (CDT) et l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH, extrême gauche).
La manifestation a été boudée non seulement par une large partie du spectre politique, mais surtout par la secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU), Nabila Mounib, l’une des figures principales à l’origine de cette marche. Mounib a, en fait, préféré assister à un congrès d’un parti inconnu au bataillon, en Turquie, a appris Barlamane.com. Dès lors, le flop de ce défile s’explique par une organisation chaotique tout au long de son itinéraire.
Le collectif derrière cette action joue sur les effets de nombre, la désaffection patente de ses initiateurs à la participation de la marche, d’où un faible le potentiel de mobilisation. Les manifestants brandissaient de grandes banderoles et agitaient des drapeaux de plusieurs pays diluant ainsi l’action même de la mobilisation. Il se sont ensuite dispersés dans le calme, préférant largement, d’autres occupations dominicales.
Est-il étonnant de constater, vu le taux d’implication sur le terrain des figures de proue de ce type de marches à caractère « social » qu’en 2016, la FGD, qui s’était présentée comme «une troisième voie», n’ait pu décrocher que deux sièges de députés lors des élections législatives ? Mme Mounib n’était pas parvenu à se faire élire sur la liste nationale.