Un reportage d’une chaîne locale montre comment une famille algérienne vulnérable a décidé d’elle-même de vendre ses enfants.
Alors que l’Algérie traverse sa pire situation sociale depuis des décennies, des familles démunies «vendent» leurs enfants pour rembourser une dettes ou acheter de la nourriture, a alerté un reportage télévisé local. La réaction du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) est attendue.
Grèves, pauvreté, chômage, vulnérabilité et paupérisation, flambée des prix et pénuries de denrées de base : en Algérie, un front social en ébullition s’ajoute désormais à une profonde crise économique née de la chute de la rente pétrolière et aggravée par la pandémie de coronavirus. Un combo explosif qui a engendré de phénomènes sociaux inédits.
La liste des maux dont souffre la majeure partie de la population algérienne est longue. Mais l’absence de perspectives d’avenir explique sans doute encore cette envie de recourir à des solutions extrêmes, comme sacrifier ses enfants. La population algérienne est affectée indéniablement par un profond et durable malaise dont les sources et manifestations sont aussi perceptibles que multiples.
En Algérie, trois secteurs ont droit aux largesses du régime : les dépenses militaires, les importations massives de biens et de services (au détriment de la production locale), et les infrastructures. L’absence de stratégie de planification est dénoncée par tous les experts.
Le nombre de harraga, ces desperados qui tentent, au péril de leur vie, de fuir l’Algérie à bord d’embarcations de fortune, a augmenté parallèlement à la baisse du baril de pétrole. En 2021, les garde-côtes ont intercepté et ramené à terre des milliers d’Algériens qui essayaient de rallier l’Europe illégalement. Combien d’autres ont péri en mer ? On ne le sait pas avec exactitude.