La police algérienne a arrêté 400 personnes dans le nord-ouest de l’Algérie lors de manifestations contre l’élection présidentielle de cette semaine, a déclaré samedi un groupe algérien des droits de l’homme.
La Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) a déclaré que les arrestations massives avaient eu lieu vendredi lors d’une marche pacifique dans la province d’Oran contre la présidentielle qui a eu lieu le 12 décembre. Une action qui s’inscrit dans la continuité de la protestation massive contre le régime politique en place.
L’ancien Premier ministre Abdelmadjid Tebboune a été élu président de l’Algérie avec 58,15% des voix lors des élections contestées. Il a succédé à Abdelaziz Bouteflika, contraint de démissionner en avril à la suite de manifestations de masse et des pressions de la puissante armée, détentrice réelle du pouvoir.
Les manifestants appellent à une refonte du système politique et au départ des principaux responsables de l’ère Bouteflika. Ce dernier, âgé de 82 ans, a gouverné l’Algérie riche en énergie pendant deux décennies, une période dominée par le copinage et la mauvaise gestion. Alors que les résultats de l’élection étaient annoncés vendredi, des milliers d’Algériens poursuivaient leurs manifestations dans la capitale Alger et dans d’autres provinces pour dénoncer le vote.
Le Conseil constitutionnel algérien a confirmé lundi Abdelmadjid Tebboune comme le vainqueur de l’élection présidentielle. L’ancien Premier ministre a déclaré lors d’une conférence de presse qu’il avait « un certain nombre de priorités à aborder au début de son mandat de président, à savoir l’ouverture d’un dialogue avec les différentes composantes du mouvement de contestation » qui secoue le pays depuis le 22 février.
Il a révélé que «l’une de ses priorités est d’élaborer une nouvelle constitution et de la soumettre au référendum populaire.» Tebboune, 74 ans, est entré au gouvernement en 1991 en tant que ministre délégué aux collectivités locales jusqu’en 1992. Nommé Premier ministre en 2017, il a quitté son poste après seulement trois mois