Dans ce pays, la polio avait disparu depuis plus d’une décennie. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait annoncé mardi 25 août l’éradication de la maladie en Afrique.
La polio a refait son apparition au Soudan après avoir disparu depuis plus d’une décennie, selon l’ONU, alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait annoncé mardi 25 août son éradication en Afrique. «Au moins treize personnes ont été affectées par cette maladie (la poliomyélite) dans neuf des dix-huit Etats du Soudan depuis l’apparition du premier cas le 9 août», rapporte un communiqué du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) au Soudan parvenu vendredi à l’AFP.
En outre, le poliovirus sauvage de type 2 a été détecté dans des prélèvements relevés dans l’Etat de Khartoum, «ce qui indique l’éventualité d’une large circulation du virus dans le pays», précise l’OCHA. Des cas ont été rapportés aussi en Ethiopie, en République centrafricaine et au Tchad, «ce qui accroît les risques de propagation au Soudan, notamment au Darfour, en raison des mouvements de population», précise l’organisation onusienne.
Campagne de vaccination
Selon l’OCHA, le ministère soudanais de la santé, avec l’appui de l’Unicef, de l’OMS et du Programme alimentaire mondial, prépare une vaste campagne de vaccinations pour 5 millions d’enfants de moins de 5 ans. L’ONU a besoin de 20 millions de dollars pour financer cette campagne.
Mardi, Rose Leke, la présidente de la Commission africaine de certification de l’éradication de la poliomyélite (ARCC), organisme de certification de l’OMS, avait affirmé que «la transmission du poliovirus sauvage avait été interrompue» en Afrique.
«C’est un moment historique pour l’Afrique», avait déclaré la directrice Afrique de l’OMS, Matshidiso Moeti. «A partir de maintenant, les enfants qui naîtront sur ce continent n’auront pas à craindre d’être infectés par la polio.»
Provoquée par le poliovirus sauvage, la poliomyélite est une maladie infectieuse aiguë et contagieuse qui touche principalement les enfants, attaquant la moelle épinière et pouvant provoquer une paralysie irréversible. Au problème du virus sauvage s’en est substitué un autre : la circulation de virus vaccinaux (mutés). Les vaccins ont certes permis de diminuer de plus de 99 % les cas de paralysie, mais certains offrent une possibilité de seconde vie au virus, rendant plus difficile son éradication.