Après l’arrêt d’une partie de l’activité économique chinoise qui avait entraîné la diminution de la pollution atmosphérique, c’est au tour de l’Europe, et plus spécialement en Italie que les niveaux de pollution décroissent significativement.
L’Agence spatiale européenne (ESA) a publié plusieurs séries de données qui montrent une diminution de la pollution atmosphérique au-dessus de la Chine et du nord de l’Italie. Et ce, après la mise en place de mesures de confinement pour lutter contre le nouveau coronavirus.
Sur la carte publiée par l’Agence spatiale européenne (ESA), on constate ainsi une nette diminution d’une tache rouge au-dessus de la vallée du Pau et le nord de l’Italie, entre début janvier et le 10 mars. Cette baisse peut être liée à plusieurs facteurs, dont la réduction du trafic automobile et des activités industrielles, consécutive à l’épidémie de coronavirus. Mais elle pourrait aussi s’expliquer par une « évolution de la température, car cette année a été assez chaude et il y a eu moins de chauffage », comme le souligne Simonetta Cheli, responsable italienne des programmes d’observation de la Terre à l’AFP.
L’Italie est totalement confinée depuis le 9 mars, et aucun touriste ni habitant ne circule dans le pays. Grâce à cet arrêt de la circulation, la pollution a diminué et les eaux de Venise ont retrouvé leur clarté. Venise est principalement connue pour ses canaux et les gondoles qui y circulent. La ville des amoureux n’a pourtant pas de système d’égouts, et l’ensemble des eaux usées est rejeté dans les canaux. L’eau est troublée par le dépôt qui s’accumule à la surface lors du passage des bateaux. Mais depuis le confinement et l’arrêt de la circulation, les canaux ont retrouvé leur clarté.
Le canal Rio dei Fuseri, situé derrière la place Saint-Marc, a une eau habituellement trouble. En une semaine, elle est devenue limpide et d’une couleur bleue verte. De nombreux petits poissons sont revenus nager dans cette eau pure et peuvent être observés à l’œil nu, une chance qui était impossible auparavant. Dans la lagune de Venise, des cygnes sont venus s’ajouter aux poissons. Comme les bateaux ne circulent plus, ils ont de la place pour se déplacer.
Par ailleurs, l’épidémie de coronavirus a fait chuter la pollution de l’air en Chine. Il en serait de même pour les émissions de CO2. Selon une étude réalisée par le site spécialisé Carbon Brief, les émissions de gaz à effet de serre de l’ogre chinois ont chuté d’au moins 100 millions de tonnes par rapport à l’an dernier.
Au total, les mesures visant à contenir le coronavirus en Chine ont entraîné une réduction de 15 à 40% de la production dans les principaux secteurs industriels. Elles ont permis d’éliminer un quart ou plus des émissions de CO2 du pays au cours des deux dernières semaines, période où l’activité aurait normalement repris après les vacances du Nouvel An chinois. Sur la même période en 2019, la Chine a rejeté environ 400 millions de tonnes de CO2 (MtCO2), ce qui signifie que le virus pourrait avoir réduit les émissions mondiales de 100 MtCO2 à ce jour, soit 6% des émissions mondiales sur la même période. Et une telle chute représente, en soi, un recul d’environ 1% des émissions annuelles de la deuxième économie mondiale.