Faible taux de remplissage des barrages, déficit pluviométrique, sécheresse, tout vient pour compromettre la nouvelle campagne agricole qui avait pourtant bien débuté.
Afin de préserver et consolider les acquis réalisés dans le secteur agricole, plusieurs associations professionnelles invitent le gouvernement à prendre des mesures urgentes.
Cette conjoncture, conjuguée à la situation actuelle due à la propagation du coronavirus dans le monde, appelle à une vigilance accrue quant aux répercussions sur le secteur agricole et à la situation financière des agriculteurs. Dans ce contexte, la Comader (Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural) et la Fédération des Chambres d’agriculture proposent l’exonération de toutes les obligations fiscales et de cotisations sociales pour l’année 2020.
Les deux institutions revendiquent également le report de toutes les échéances au titre de l’exercice en cours des crédits accordés aux agriculteurs par le Crédit Agricole du Maroc et ce, dans toutes les filières de production avec annulation des intérêts de retard. Le tout assorti de l’abandon des échéances bancaires dues au titre du même exercice au profit des petites exploitations. Selon ces associations professionnelles, « ces mesures doivent ainsi compléter le dispositif déjà mis en place par le gouvernement et que nous saluons ». Soulignons que l’Etat a mobilisé une enveloppe de 55 MDH pour la sauvegarde du cheptel ainsi que 200 MDH dans la distribution d’orge.
Rappelons que la saison agricole actuelle, à l’instar des deux précédentes, a connu une diminution des précipitations, n’atteignant que 141 mm, contre une moyenne de 254 mm au cours des 30 dernières années, soit un déficit d’environ 40% par rapport à l’année précédente et de 44% par rapport à une année normale. Quant aux retenues des barrages, elles ont connu une baisse significative depuis 2015-2016, par rapport à la moyenne enregistrée les dix dernières années.
Secteur clé de l’économie marocaine, l’agriculture est le premier contributeur au Produit intérieur brut, avec un pourcentage de 14%, devant le tourisme et l’industrie. Même si le Royaume s’efforce de diversifier son économie, son PIB reste lié à ce secteur tributaire des caprices du climat et la croissance du pays varie chaque année selon les pluies. De 4,5% en 2015, la croissance était descendue à 1,6% en 2016, du fait d’une intense sécheresse. Pour 2020, le Centre marocain de conjoncture table sur 1,5%, contre 2,7% l’an dernier.