La saison agricole s’annonce peu bonne pour les agriculteurs, qui enterrent au fur et à mesure tout espoir de faire une bonne récolte céréalière cette année. Après une récolte 2018-2019 moyenne, celle de 2020 s’annonce on ne peut plus chétive.
La situation agricole, malgré tous les efforts qu’on veuille bien y mettre, reste tributaire des aléas climatiques. Ces derniers n’ont pas été tendres ces deux dernières années, qui ont été particulièrement arides, et où les pluies ont été insuffisantes. Déjà insuffisantes, les précipitations ont même reculé de 37,6% par rapport au cumul pluviométrique au 31 décembre 2019. Rappelons également que 2020 a enregistré des températures trop hautes pour la moyenne saisonnale. Selon le service européen sur le changement climatique Copernicus, le mois de janvier 2020 a été le plus chaud jamais enregistré sur la planète, et nous avons assisté à un février également très chaud par rapport à la moyenne. Cette hausse des températures est particulièrement compromettantes pour certaines cultures comme les légumineuses.
Cette sécheresse et cette pauvre récolte auront un impact certain sur le PIB agricole dont la filière céréalière représente 10 à 20%. Le Maroc sera également dans l’obligation d’importer des céréales. D’ailleurs, l’Office national interprofessionnel des céréales et légumineuses (ONICL) a déjà lancé l’appel d’offres pour l’importation du blé dur d’origine américaine dans le cadre du contingent tarifaire préférentiel au titre de l’exercice 2020, dans le cadre de l’accord de libre-échange, où la quantité importée est fixée à 354.545 tonnes métriques de blé.
Le 11 février dernier, le département agricole américain a estimé la production de blé au Maroc pour la saison 2019-2020 à 40 millions de quintaux, contre 52 millions de quintaux en 2019, 103 millions de quintaux en 2018 et 96 millions de quintaux en 2017, soit une baisse de 34 % par rapport à la moyenne sur les cinq dernières années.