L’hebdomadaire français »valeurs Actuelles » a mis en relief le rôle prépondérant que jouent les services de renseignements marocains en matière de lutte contre le terrorisme, soulignant que le Maroc a confirmé sa stature de partenaire stratégique de la France dans ce domaine, comme avec la Belgique et le Royaume-Uni.
»C’est dans l’adversité qu’on compte ses vrais amis », souligne d’emblée Frédéric Pons auteur d’un article sous le titre »la sécurité de l’Europe passe par le Maroc » et publié jeudi par cet hebdomadaire. »Malgré la brouille stupide de 2014, le Maroc vient de le démontrer en fournissant à la France, à la Belgique et à d’autres pays des informations décisives sur les filières jihadistes en Europe », note l’auteur en affirmant que le Maroc »a confirmé sa stature de partenaire stratégique de la France dans ce domaine, comme avec la Belgique et le Royaume-Uni ». Il en veut pour preuve le fait que François Hollande, le roi des Belges et David Cameron aient tous reconnu cet appui et remercié le roi Mohammed VI.
Selon Frédéric Pons, ce renfort est précieux, tant les services des pays arabes ont parfois baissé de niveau ou perdu en fiabilité. Longtemps efficaces, ceux d’Alger traversent une période difficile, marquée par des limogeages et des arrestations de responsables. Ce n’est pas le cas au Maroc, également confronté à la menace terroriste, fait-il remarquer.
Le renseignement marocain a joué un rôle central dans la détection et la neutralisation du commando terroriste de Saint-Denis et dans l’identification de filières belgo-marocaines en Europe, note encore l’auteur précisant que la coopération se poursuit, discrètement. »Ce renfort est d’autant plus précieux que la coordination entre les Européens n’est pas encore optimale. La rétention d’informations, les différences de législations, la tradition de cloisonnement ou de simples négligences dégradent cette coopération européenne. La porosité des frontières de l’Europe n’arrange rien. À cela s’ajoute le fort tropisme technologique des services occidentaux, au détriment du renseignement humain », estime Frédéric Pons Et de souligner que le Maroc a su au contraire maintenir ses capacités en la matière face à des filières devenues très prudentes dans l’emploi du téléphone et d’Internet. À la différence de tant de pays européens, souvent naïfs à ce sujet, il veille aussi à garder le contrôle du facteur religieux et de la formation des imams.
»Ce savoir-faire prend aujourd’hui figure de modèle », poursuit l’auteur qui cite Charles Saint-Prot, directeur de l’Observatoire d’études géopolitiques selon lequel, « l’expertise du Maroc doit être prise en considération dans la réforme du champ religieux et de la lutte contre l’extrémisme, au nom d’un islam modéré et de juste milieu. »
Plusieurs pays africains et arabes coopèrent avec Rabat dans ce domaine. La France et le Royaume-Uni vont s’y mettre. D’autres pays devraient se rallier à ce “juste milieu” marocain, conclut l’auteur de cet article.