Le bureau régional de 2M à Fès a été contraint de fermer pour non-paiement du loyer, a appris mercredi Barlamane.com de ses sources. Cet épisode, qui reflète les graves difficultés financières auxquelles fait face la chaîne publique marocaine, s’ajoute à une série de défaillances similaires enregistrées dans d’autres villes.
À Marrakech, peu avant les assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale, la Régie autonome de distribution d’eau et d’électricité (Radema) avait coupé l’électricité au bureau de 2M avant de désinstaller le compteur électrique. La raison : des factures impayées. Des incidents comparables ont également été signalés au bureau de Tanger, selon des sources proches du dossier.
Des bureaux sous-équipés et des prestataires impayés
Ces défaillances financières ne se limitent pas aux paiements des loyers ou des redevances. Les bureaux régionaux de 2M souffrent d’un sous-équipement chronique entravant leur capacité à fonctionner efficacement. Par ailleurs, les prestataires de services de la chaîne peinent à recouvrer les montants qui leur sont dus, faute de liquidités suffisantes.
Une crise héritée de l’acharnement du PJD
La situation financière désastreuse de 2M trouve ses origines dans des décisions politiques antérieures. Mustapha Khalfi, alors ministre de la communication sous le gouvernement du Parti de la justice et du développement (PJD), est accusé d’avoir affaibli délibérément Soread 2M, en représailles contre sa ligne éditoriale critique et indépendante. Ce choix politique aurait précipité la chaîne dans une spirale de dettes et de déficits structurels, sous le regard indifférent du chef du gouvernement actuel Aziz Akhannouch.
Un défi pour l’image du Maroc
Alors que le Maroc s’apprête à accueillir des événements internationaux d’envergure, notamment la Coupe d’Afrique des nations (CAN) et la Coupe du monde de football, la crise que traverse 2M interpelle sur sa capacité à accompagner ces rendez-vous majeurs. La chaîne d’Ain Sebaâ, censée promouvoir l’image du Maroc, souffre d’un manque criant de moyens, compromettant son rôle stratégique sur la scène nationale et internationale.