Le Maroc, qui à ce jour importait environ 90 % de sa consommation de gaz d’Algérie, a opté pour une solution face à la crise diplomatique entre les deux pays ayant provoqué la fermeture de sa principale voie d’entrée. La mesure consiste à laisser les usines détenues par Endesa de Tahaddart et Ain Beni Mathar sans approvisionnement en gaz pour leur production d’électricité, selon le média eleconomista.
L’alimentation électrique de ces centrales à cycle combiné était assurée par l’importation de 0,6 Gm3 qui ont aujourd’hui cessé d’être réceptionnées mais n’affecteront pas la rentabilité de ces installations puisqu’elles ont eu l’effet prévu dans leurs contrats, rapporte le média.
Face à ce scénario, le Maroc a lancé un plan énergétique à l’horizon 2030 avec l’intention de réduire ses émissions de CO2 dans lequel il prévoit d’installer 3 900 MW d’énergies renouvelables et d’augmenter l’utilisation du gaz naturel.
C’est précisément à ce stade qu’intervient la société britannique Sound Energy, qui met en œuvre un plan d’investissement dont l’objectif est d’approvisionner le marché marocain en gaz extrait de ses propres gisements et même d’exporter ,s’il y avait des volumes excédentaires, vers l’Espagne et le Portugal.
Dans un premier temps, l’entreprise vise à construire une petite usine de gaz naturel liquéfié. La société a mandaté Italfluid pour construire cette usine et a passé un accord avec Afriquia Gaz – qui détient 44% du marché du GPL du pays- pour l’achat de ce premier gaz qui commencerait à être produit d’ici 24 mois.
concernant la deuxième phase, Sound Energy mettra en service un gazoduc pour relier les champs de Tendara au gazoduc maghrébin.
Enagas et Elecnor participent au projet de construction de ce gazoduc depuis 2018. Concrètement, l’accord porte sur la conception et l’ingénierie d’ une conduite de 120 kilomètres de long qui relierait le puits du groupe britannique à l’interconnexion gazière avec l’Europe. Cette nouvelle infrastructure devrait avoir une capacité de transport de 67 000 Nm3/h et un diamètre de 20 pouces.
Le gazoduc a également été inclus dans la planification énergétique marocaine et dispose déjà des premiers permis accordés. A moyen terme, le Maroc envisage la possibilité de construire un gazoduc avec le Nigeria. La décision d’interrompre l’approvisionnement en gaz de l’Algérie vers l’Espagne représente également un coût de près de 80 millions pour Naturgy, qui exploitait ce gazoduc.