Un poste de police a été pris d’assaut par environ 300 «terroristes» dans la région de Mtwara, frontalière du Mozambique où sévit une insurrection djihadiste.
Environ 300 «terroristes» ont récemment attaqué un poste de police dans le sud de la Tanzanie, près du Mozambique ; une attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI), qui mène depuis trois ans une insurrection djihadiste dans le pays voisin, a indiqué la police tanzanienne. L’attaque a eu lieu «à Kitaya, dans la région de Mtwara, la semaine dernière», a déclaré mercredi 21 octobre lors d’un point de presse sur l’île de Pemba, dans l’archipel de Zanzibar, le chef de la police tanzanienne, Simon Sirro, faisant état de plusieurs morts sans donner de bilan exact, selon une vidéo vue jeudi par l’AFP. La région de Mtwara, à environ 35 km à vol d’oiseau de la frontière tanzanienne, abrite des champs gaziers.
La branche d’Afrique centrale du groupe Etat islamique (Iscap) avait revendiqué le 15 octobre une attaque, la veille, dans la région de Mtwara, affirmant avoir «tué et blessé de multiples éléments» de l’armée tanzanienne, sans autre détail. «Des suspects ont déjà été arrêtés, certains sont des Tanzaniens qui coopèrent avec d’autres personnes d’autres pays, a déclaré mercredi le chef de la police. Nous interrogeons certains suspects pour obtenir tout leur réseau.» Selon M. Sirro, les suspects sont membres d’un réseau terroriste qui a déjà tué en Tanzanie, notamment des édiles locaux en 2017 dans la région de Kibiti, dans l’est du pays.
«Nous les éliminerons»
Des policiers avaient également été tués dans cette zone l’année précédente, sans que les auteurs soient clairement identifiés, même s’il était avancé qu’ils venaient du Mozambique. «Certains de ces tueurs avaient franchi la frontière vers le Mozambique et maintenant ils veulent revenir. Nous les éliminerons, qu’ils soient en Tanzanie ou dans n’importe quel pays voisin où ils se réfugient», a-t-il assuré. En novembre 2019, six Tanzaniens avaient été tués dans une précédente attaque dans la région de Mtwara, sur un îlot d’une rivière marquant la frontière avec le Mozambique, d’où venaient vraisemblablement les assaillants.
La province de Cabo Delgado, dans le nord-est du Mozambique, frontalière de la Tanzanie, est le théâtre depuis 2017 d’une insurrection djihadiste menée par un groupe surnommé localement « Al-Chabab » («les jeunes», en arabe), qui a fait allégeance en 2019 à l’EI. La crise a déjà fait, selon l’ONU et des ONG, plus de 2 000 morts et 300 000 déplacés, dans une région stratégique pour l’exploitation d’immenses réserves de gaz naturel liquéfié.