Le gouvernement parallèle des jeunes (CPJ) a élaboré une série de recommandations sociales, économiques, environnementales et politiques, à travers lesquelles il présente sa vision du Maroc post covid-19, et les mécanismes de relance de divers secteurs.
Dans un document présenté au Chef du gouvernement, le GPJ a mené une réflexion autour de diverses recommandations destinées à assurer la reprise de l’économie nationale, garantir le la prospérité du pays et soutenir le potentiel de croissance à long terme sur la base du développement durable. L’aspect environnemental en est un aspect majeur.
La crise du Covid-19 à travers le monde a mis à rude épreuve la capacité de plusieurs pays à garantir la sécurité de l’approvisionnement alimentaire et énergétique, surtout avec la fermeture des frontières et le retour au protectionnisme national. Le CPJ affirme ainsi que la sécurité alimentaire et énergétique doit être placée au cœur des priorités du nouveau modèle de développement.
Le souci environnemental n’est également pas à omettre dans l’élaboration du nouveau modèle de développement et la refonte du Maroc post-covid, affirme le CPJ. Selon le FMI, le produit intérieur brut (PIB) du Maroc reculera de 3,7% en 2020. Toutefois, cette baisse du PIB n’entrainera pas une réduction des émissions polluantes. Pourtant, la pollution coûte au Maroc l’équivalent de 33 milliards de dirhams par an, soit 3,5% du PIB, dont le un tiers relatif à la pollution aérienne. La pollution atmosphérique représente, de surcroît, le 8ème facteur de mortalité au Maroc selon la Banque Mondiale. Le CPJ demande ainsi au gouvernement de réserver ces 3,5% du PIB supplémentaires, pas uniquement pour la lutte contre les effets du changement climatique mais aussi pour le développement de moyens d’adaptation et de résilience et dont 1% serait destiné à la recherche dans le domaine des technologies vertes.
En ce qui concerne les ressources hydriques, le CPJ pointe que 80% des ressources en eau du Maroc disparaîtront d’ici 25 ans si aucune mesure n’est prise. Les ressources en eau sont estimées aujourd’hui à 650 m3/hab/an et baisseront à moins de 500 m3 en 2030, ce qui met le pays en situation de stress hydrique. Le Maroc est classé 22ème place mondiale sur 164 pays par rapport au stress hydrique, ce qui nuit non seulement à la biodiversité et à l’équilibre de l’écosystème mais également à la sécurité humanitaire.
Au niveau agricole, l’absence d’un cadre réglementaire rationalisant l’utilisation des eaux souterraines et condamnant la construction et l’utilisation non contrôlée des puits participe au pompage effréné des nappes phréatiques. Pour y remédier, le CPJ propose la mise en place d’un tableau, en guise d’annexe, qui définisse les quotas de pompage des eaux souterraines, par exemple, et qui soit mis à jour tous les deux ans comme moyen efficace de contrôle et de rationalisation de la consommation.
Le CPJ propose également une refonte de la loi n°36-15 relative à l’eau basée sur une vision prospective prenant en considération la disponibilité des ressources hydriques, conjuguée à une accélération des activités du Conseil supérieur de l’eau. Il juge également nécessaire l’octroi de plus de prérogatives à la police nationale de l’eau afin de veiller au respect de
la loi. L’accélération de la mise en place de centrales de désalinisation de l’eau de mer pourrait également aider à combler ce manque en ressources
hydrique.
Pour lutter contre la pollution, le CPJ propose l’application du principe du pollueur payeur. En somme, les politiques publiques doivent inclure une
fiscalité écologique promouvant l’internalisation des coûts environnementaux et supportée par le pollueur. Le captage et stockage du Carbone est également un autre moyen de lutter contre la pollution et, a fortiori, le changement climatique. L’aménagement du territoire national, de son maillon le plus grand au plus petit, représente également un pilier majeur d’intégration des normes de durabilité au niveau des collectivités.
En ce qui concerne la protection de la biodiversité, le CPJ pointe l’importance de la protection des zones humides et des aires protégées. La protection de ces zones via la restriction de pompage de l’eau à moins d’un certain périmètre autour de la zone protégée, l’instauration de programmes de sauvegarde des habitats, la réglementation de l’activité touristique au sein de ce cercle et la mutation vers un tourisme vert et durable, en sont les pilliers. Ces mesures seraient applicables à l’écosystème du Sahara, aux forêts ainsi qu’aux zones à proximité de lacs et de dayas de plaines, de plateaux et de montagnes.






